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Crise en Catalogne: plus de 120 Catalans marchent de Waterloo jusqu'à Bruxelles ce dimanche

Plus de 120 personnes se sont rassemblées dimanche matin dès 09h00 à Waterloo, devant la "Casa de la República", quartier général du Conseil pour une république catalane où est établi l'indépendantiste catalan Carles Puigdemont. Le départ de la "marche pour la liberté" a été donné vers 09h45. Cette initiative fait écho aux milliers de marcheurs partis mercredi de cinq villes de Catalogne pour nourrir la grande manifestation organisée à Barcelone vendredi contre la condamnation de neuf dirigeants sécessionnistes à de lourdes peines de prison.

Carles Puigdemont a fait une apparition au début du rassemblement. Les manifestants arboraient des drapeaux de leur région."L'Espagne ne fait rien pour établir un dialogue et on en a marre", a déclaré Kevin, un manifestant. "Jusqu'à 13 ans de prison, c'est incroyable. On ne comprend pas". Les manifestants critiquent la voie judiciaire choisie pour résoudre une question d'ordre politique. "C'est un mouvement collectif, qui a eu le mandat du peuple, qui a défendu ses positions de manière démocratique...", remarque Meritxell Serret, la représentante du gouvernement de Catalogne auprès de l'Union européenne.

"Les dirigeants politiques ont choisi de réprimer les manifestations. (...) Aujourd'hui, les manifestants comptent des indépendantistes comme des personnes qui ne sont pas indépendantistes. C'est la démocratie, le respect des droits et libertés fondamentaux qu'y sont défendus maintenant".

Les manifestants ont marché à travers le bois de la Cambre pour prendre le chemin de la capitale où ils s'attendent à être rejoints par d'autres personnes. Leur arrivée place de l'Albertine, à côté de la Gare centrale, est attendue pour 13h00.Les velléités indépendantistes de la Catalogne ont été exacerbées par la condamnation, lundi dernier à Madrid, de sept anciens membres sécessionnistes du gouvernement régional et des dirigeants de deux puissantes organisations en faveur de l'indépendance, l'Assemblée nationale catalane (ANC) et Òmnium Cultural. La Cour suprême, plus haute instance juridique en Espagne, a prononcé à leur encontre des peines de 9 à 13 ans de prison pour leur participation à l'organisation d'un référendum interdit d'auto-détermination et à la déclaration d'indépendance de la région en octobre 2017.

Notre journaliste a rencontré l'un des manifestants. "Nous demandons la liberté des prisonniers politiques", a-t-il dit. "C'est un procès injuste. cela a été un peu une farce. Les politiciens catalans n'ont rien fait de mauvais, ils ont juste demandé à l'opinion publique catalane ce qu'on voulait. Est-ce qu'on voulait l'indépendance ou non. Nous sommes révoltés car 80% de la population voulait voter. Je ne dis pas que les 80% voulaient l'indépendance mais ils voulaient voter. L'état espagnol n'a jamais laissé faire. C'est ça notre problème".

Carles Puigdemont est visé par un second mandat d'arrêt européen émis par la justice espagnole pour sédition et détournements de fonds publics. Il a été libéré sous conditions par le juge d'instruction dans l'attente de sa comparution devant la chambre du conseil de Bruxelles le 29 octobre prochain. Le premier mandat émis visait Carles Puigdemont et 4 de ses ex-ministres régionaux également exilés en Belgique avait été retiré le 5 décembre 2017 faute de parvenir à le faire appliquer d'abord par l'Allemagne puis par la Belgique. La décision de la justice belge était attendue le 14 décembre 2017. Les chefs de rébellion et sédition notamment mentionnés à leur encontre ne figurent cependant pas parmi les infractions pénales communément utilisées pour l'application d'un mandat d'arrêt européen.

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