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Cyclisme: Egan Bernal, "sans pression", veut "juste profiter"

Propulsé au rang de héros national, Egan Bernal (Ineos), devenu cet été le premier coureur colombien à remporter le Tour de France, assure ne pas ressentir de pression: ni face au parcours du Tour en 2020, ni face à son nouveau statut dans le peloton.

"Je ne ressens aucune pression lorsque je me prépare pour une grande course, en tout cas pour le moment. J'ai 22 ans. Avant le Tour, on me disait que je n'avais pas à gagner le Tour dès maintenant, que j'avais seulement 22 ans", rappelle le plus jeune vainqueur de l'épreuve de l'après-guerre, rencontré dimanche au Japon, où il participe au Critérium de Saitama.

Une façon pour Bernal de souligner que sa victoire finale sur les Champs-Elysées ne change pas son jeune âge et qu'elle ne doit pas exacerber les attentes placées en lui.

"J'ai déjà remporté le Tour de France. Même si je ne gagne pas le Tour à nouveau, je pourrai dire à mes enfants que j'ai inscrit mon nom au palmarès. Donc, je ne ressens pas de pression, je veux juste profiter, être un bon coureur", évacue le Colombien.

Après avoir fait planer le doute sur sa présence en France en juillet prochain, lors de la présentation du parcours 2020 il y a deux semaines, il explique ne pas vouloir devenir obsédé par la Grande boucle.

"Je ne veux pas être un coureur focalisé seulement sur le Tour de France. J'ai du respect pour les autres courses, comme les italiennes, que j'aime bien", affiche la pépite d'Ineos qui a remporté cet automne le Tour du Piémont et s'est classée 3e du Tour de Lombardie, le dernier Monument de l'année.

Le parcours du Tour de 2020, économe en kilomètres de contre-la-montre --seulement 36 dont 6 km d'ascension de la Planche des Belles Filles-- semble plus favorable aux grimpeurs qu'aux rouleurs mais lui inspire de la prudence.

"Je ne sais pas si c'est le tracé idéal pour les grimpeurs. C'est ce que l'on entend, que c'est parfait pour les grimpeurs. Mon avis, à première vue, est que c'est un parcours propice à un bon grimpeur", corrige-t-il. Avant d'ajouter: "Il faut bien l'étudier."

- Nairo son héros -

Dans son ascension vers l'élite du peloton, il explique avoir eu comme modèle son compatriote Nairo Quintana, deux fois 2e du Tour de France (2013, 2015) et couronné sur le Giro 2014 et la Vuelta 2016.

"C'est un coureur que j'aime beaucoup. Un grimpeur très fort. Il donne toujours tout, même s'il n'est pas à son meilleur niveau. On l'a vu sur le Tour de France ou le Tour d'Espagne cette année: il a expliqué qu'il ne se sentait pas très bien, qu'il avait été malade et avait eu de la fièvre, mais il était à l'avant tous les jours, à se battre, à essayer de s'échapper", lui rend hommage son cadet.

Bernal partage son temps entre la Colombie, où il essaie de passer des moments en famille et profite de l'altitude pour s'entraîner, et l'Europe, où il réside et où se déroulent les plus grandes courses du calendrier.

"Ce n'est pas un problème pour moi d'être sur le vélo pendant six ou sept heures. J'adore m'entraîner. Quand je suis à la maison, j'essaie de partager du temps avec ma mère, mon frère et mon père", détaille le grimpeur de Zipaquira (centre de la Colombie), partisan d'une préparation dans son environnement habituel plutôt que des stages d'entraînement.

"Normalement, je ne fais pas de stages pour m'entraîner, je préfère m'entraîner chez moi, en Colombie ou en Andorre quand j'y vivais. Il est possible que j'en fasse un l'année prochaine. Je ne sais pas, si j'ai envie d'améliorer quelque chose. C'est bien aussi de passer du temps avec ses coéquipiers. Je peux apprendre auprès d'eux ", reconnait Bernal.

Avec Chris Froome et Geraint Thomas, le Colombien côtoie deux autres vainqueurs du Tour dans sa formation Ineos. Une équipe all star que rejoindra encore en 2020 l'Equatorien Richard Carapaz, couronné sur le dernier Tour d'Italie.

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