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Cyclisme sur piste: à Apeldoorn, répétition de luxe pour la Grande-Bretagne

Et si les championnats d'Europe de cyclisme sur piste n'étaient qu'un entraînement pour des échéances plus prestigieuses? La délégation britannique a fait ce pari à Apeldoorn, où se déroule jusqu'à dimanche la compétition continentale.

"Tous nos objectifs sont liés aux championnats du monde et aux médailles olympiques", assure Stephen Park, le directeur britannique de la performance.

Dans ces conditions, l'enjeu principal est de "progresser dans notre entraînement, plutôt que les médailles".

Des priorités paradoxales, au vu des résultats britanniques lors du premier jour de compétition.

Mercredi, Emily Nelson a remporté le scratch et les sprinteurs ont décroché la médaille d'argent en vitesse par équipes.

Au tableau des médailles des championnats d'Europe, les Britanniques trustent d'ailleurs les premières places avec régularité.

Et pourtant, "nous considérons pour ainsi dire chaque évènement comme un pas sur le chemin des Jeux olympiques", insiste Stephen Park.

Premiers concernés, ses athlètes ne le contredisent pas.

"Les Jeux olympiques passent avant tout", a estimé lundi Katie Archibald, dans une interview à la BBC.

"Ils ont un pouvoir incroyable. C'est tentant de se dédier à un objectif de long terme qui se produit une fois tous les quatre ans", a développé la championne olympique en titre de poursuite par équipes.

Et pour sa compatriote Laura Kenny, quadruple médaillée d'or aux Jeux olympiques, les championnats d'Europe serviront surtout de test.

Après avoir conquis l'or à Londres puis à Rio, en poursuite par équipes et en omnium, elle veut également courir l'américaine à Apeldoorn.

Un choix stratégique, puisque l'épreuve d'endurance sera au programme des Jeux olympiques en 2020, pour la première fois chez les femmes.

- Stratégie iconoclaste -

Si elle dédaigne les médailles européennes, la Grande-Bretagne est-elle donc aux Pays-Bas pour assurer sa qualification olympique?

En réalité, l'objectif est déjà quasi atteint.

"A l'exception de la vitesse par équipes féminine, nous sommes bien placés dans toutes les disciplines", affirme Stephen Park.

Iconoclaste par rapport à celle des autres sélections, la stratégie britannique a en tout cas fait ses preuves aux Jeux olympiques.

En 2008 à Pékin, la délégation a récolté 12 médailles, soit une de plus qu'en 2016 à Rio et trois de plus qu'à Londres en 2012.

Le nombre de victoires reste tout aussi stable d'une édition à l'autre: sept médailles d'or en Chine puis à domicile, six au Brésil.

Seule ombre au tableau, la réputation contestée de certains (anciens) pistards comme Bradley Wiggins ou Christopher Froome.

"Nous avons un programme académique très efficace, qui essaie de donner l'opportunité de courir sur piste l'hiver et sur route l'été", avance Stephen Park pour expliquer la domination persistante des Britanniques.

Pour le poursuiteur français Corentin Ermenault, c'est avant tout une question de culture de la piste, très ancrée chez les Anglo-Saxons.

"En Australie ou en Grande-Bretagne, les athlètes sont carrément salariés de la Fédération", confirme son équipier Benjamin Thomas.

Une sécurité appréciable à l'heure de s'élancer jeudi soir pour la finale de la poursuite par équipes.

Lors de cet entraînement de première classe, les poursuiteuses britanniques défendront malgré tout... une médaille d'or.

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