Accueil Actu

Dans l'Hérault, un colloque international pour commémorer les 80 ans de la "Retirada"

"C'était le moment ou jamais": 80 ans après la "Retirada", l'exode de près d'un demi-million de républicains espagnols après la victoire franquiste début 1939, une trentaine d'intervenants venus de France, d’Espagne et de Grande-Bretagne vont prendre part à un colloque international à Agde (Hérault), de jeudi à samedi.

"Il m’a semblé que c’était le moment ou jamais de recueillir des témoignages de personnes ayant vécu cette douloureuse période et de les confronter aux universitaires et chercheurs spécialistes de ce pan tragique de notre histoire contemporaine", explique à l'AFP Christian Camps, président de l’Association pour la Mémoire du camp d'Agde, qui coorganise ce colloque notamment avec l'université Paul-Valéry de Montpellier.

"J’ai voulu essayer de faire prendre conscience aux jeunes que, à un moment ou à un autre, nous connaissons tous des vagues d'immigration, motivées par des souffrances terribles, générées par l’instauration de régimes qui ne respectent ni les idées ni les libertés ni les droits de l’Homme", ajoute l'universitaire. "J’ai souhaité sensibiliser au devoir qu’ont les démocraties d’accueillir, même provisoirement, dans des conditions décentes de dignité et de respect de la personne humaine ceux qui sont humiliés, brisés et torturés dans leur pays", poursuit-t-il.

Le colloque s'inscrit dans une série d'évènements organisés en Occitanie et dans une semaine de la mémoire à Agde parrainée par le chanteur Cali, dont les grands-parents ont été réfugiés dans des camps du Roussillon.

Il sera consacré plus particulièrement aux "camps de réfugiés espagnols en France", dont celui d'Agde, créé en mars 1939, et abordera les conditions d'arrivée des réfugiés en France, la vie concentrationnaire et le travail forcé des réfugiés républicains en France, la santé dans les camps, les modalités de résistance des internés espagnols et la mémoire de l'exode et de l'internement.

Cette rencontre s'achèvera samedi soir par un concert du chanteur engagé Paco Ibáñez, 84 ans, dont la famille a dû prendre le chemin de l'exil après la guerre d'Espagne et dont le père fut arrêté en France et envoyé notamment au camp d'Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), comme de nombreux républicains espagnols.

À lire aussi

Sélectionné pour vous