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Des "gilets jaunes" dénoncent les violences policières à Genève

Plusieurs centaines de "gilets jaunes" français ont défilé samedi dans le calme entre la frontière française et le Palais des Nations, siège de l'ONU à Genève (Suisse), pour y dénoncer les violences policières, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Stop à la violence politique", demandait une banderole posée sur le sol de la place des Nations, face au siège européen de l'ONU, alors que sous le soleil, les manifestants venus notamment des régions frontalières de la Suisse se rassemblaient sur la place des Nations, traditionnel lieu de manifestation à Genève.

"Je suis là devant les Nations Unies pour qu'elles se révoltent un peu sur la condition (imposée par le président français Emmanuel) Macron aux gilets jaunes parce que les violences policières, on en a vraiment goûté", a déclaré à l'AFP Patricia, "gilet jaune" venue de Lyon (est de la France), avec "Titou", son petit chien portant lui aussi son gilet sur lequel était écrit le message "Résistance sociale et climatique".

"On est le pays des droits de l'Homme quand même, la France, vous vous rendez compte le signal qu'on donne au monde entier: la France qui éborgne ses citoyens !", a-t-elle ajouté.

Plusieurs personnes se présentant comme victimes de la répression policière des "gilets jaunes", mouvement social inédit né le 17 novembre sur fond de colère contre la hausse des taxes avant de s'étendre à une série de revendications sociales, étaient présentes dans le cortège, comme par exemple David Breidenstein, grièvement blessé à l'oeil gauche par un tir de LBD en mars à Paris.

"Je suis fier d'être venu de Troyes (est de la France), je suis très heureux d'être là", a-t-il affirmé. "Je remercie surtout les Suisses de nous avoir accueillis comme ça parce que la police suisse nous respecte à mort, c'est un truc de fou", alors qu'"en France, c'est direct du matraquage".

Le secouriste qui avait pris en charge M. Breidenstein en mars était également parmi les manifestants. Jean-Marie David, installé place des Nations où il a entamé une grève de la faim, avait un cadeau pour la Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, dont les bureaux sont à Genève.

"Je voulais lui montrer et lui donner un petit collier (auquel est accroché un projectile de LBD) si elle rencontre M. Macron, qu'elle puisse lui montrer avec quoi on tire sur le peuple français et sur les secouristes", a-t-il expliqué.

En mars, la Haut-Commissaire avait réclamé une "enquête approfondie" sur les violences policières qui se seraient produites pendant les manifestations de "gilets jaunes" depuis mi-novembre.

"Nous encourageons le gouvernement français à poursuivre le dialogue et demandons urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force", avait-elle déclaré.

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