Accueil Actu

Des miraculés de Gênes témoignent: "Je me suis senti aspiré, j'ai eu à peine le temps de me retourner que je me suis envolé"

48 heures après l'effondrement du viaduc Morandi, les secours poursuivent les recherches et l'évacuation des débris du pont. Mais ils ne savent pas s'il y a encore des victimes coincées, ni si elles sont encore vivantes. Un reportage de Nicolas Lowyck.

Revenir près des lieux du drame avec, en tête, d’effrayants souvenirs. Luciano, un chauffeur poids-lourd, qui a chuté de plus de trente mètres, n’y croit toujours pas. "Je suis un miraculé, basta" lance-t-il aux journalistes avant de s’expliquer plus en détails. "Je suis arrivé sur le pont. Quand j’ai ouvert la portière de mon camion pour descendre, je me suis senti aspiré. J’ai eu à peine le temps de me retourner que je me suis envolé. J’ai été projeté contre un mur, c’est ce qui m’a sans doute sauvé la vie…Et là j’ai perdu connaissance".


"J'ai chuté de je ne sais pas combien de mètres dans le vide"

Cet instant où les tripes se soulèvent, où le cœur s’arrête, un jeune homme l’a vécu dans sa voiture lorsque celle-ci fait une chute interminable avant de s’encastrer sous une immense dalle de béton. Une dalle qui lui a sauvé la vie. Dans l’ambulance, il envoie un message vocal à sa petite amie : "Ciao Alessia, j’ai chuté du pont. Je ne sais pas ce qui m’a sauvé, je t’assure. J’ai chuté de je ne sais pas combien de mètres dans le vide. Maintenant je suis à bord d’une ambulance et je vais bien. La voiture est détruite mais je m’en fiche".

Ce jeune homme a eu de la chance, la plupart des blessés sont dans un état grave. Mais qu’en est –il de ceux toujours coincés sous les décombres ? "On a encore des proches de personnes disparues qui sont ici, dans la zone de l’écroulement. On les prend en charge et ils attendent des informations" précise Federica Bonelli, coordinatrice des opérations de recherche pour la Croix-Rouge.


L'état d'urgence pour un an

Le gouvernement a réagi par des mesures fortes. En plus d’un état d’urgence décrété pour un an dans la région, les autorités ont débloqué une aide d’urgence de cinq millions d’euros pour la ville de Gènes. Les habitants dont les maisons ont été condamnées seront relogés. "Je ne vois pas comment je pourrais continuer à vivre ici, avec ma femme et mes enfants. Au milieu des pierres et de la poussière du pont" ajoute Ivo, habitant de Gênes.

Un hommage est prévu ce samedi dans la salle d’exposition de Gènes mais aussi dans tout le pays. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous