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Deutsche Bank et Commerzbank intensifient leurs pourparlers de fusion

(Belga) La Deutsche Bank et la Commerzbank intensifient leurs discussions en vue d'une éventuelle fusion, après des mois de pourparlers préliminaires, a rapporté la presse allemande dimanche. Le quotidien allemand Die Welt a indiqué que les deux banques devaient publier des avis de marché ad hoc dès dimanche annonçant la prochaine phase de négociations.

"Les conseils d'administration des deux banques examinent depuis longtemps, en petit comité, si les deux banques pourraient être compatibles", a rappelé Die Welt. "Conduits par des politiciens de Berlin, les pourparlers entrent donc dans une nouvelle phase", a ajouté le journal. Le gouvernement allemand a encouragé les deux banques de Francfort à explorer la possibilité d'une fusion afin de créer un "champion national" dans le domaine des services financiers pour plus de compétitivité à l'international. "Il y a des discussions sur la situation telle qu'elle est", avait déclaré laconiquement le ministre allemand des Finances Olaf Scholz, lundi en marge d'une réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles. "Le gouvernement fédéral accompagne équitablement des discussions relevant du secteur privé". De son côté, l'agence de presse nationale DPA rapportait également qu'il était attendu que les deux banques intensifient leurs discussions, citant des sources du secteur sans les identifier. Les détracteurs du projet font valoir l'affaiblissement de la Deutsche Bank et de la Commerzbank à la suite de la crise financière de 2008, et que le mariage de deux entreprises en difficulté ne constituerait pas une alliance saine. Commerzbank est encore détenue par l'État allemand, à hauteur de 15%, après que Berlin a dû intervenir à la suite de l'acquisition en 2009 de la Dresdner Bank en difficulté, et se trouve partiellement confrontée à une restructuration compliquée. Deutsche Bank a de son côté dégagé un modeste bénéfice net l'an dernier, après trois années de lourdes pertes sur fond de recettes en recul et de milliards d'amendes liées à ses scories judiciaires. Deux syndicats allemands ont catégoriquement rejeté l'idée de fusion. Elle ne permettrait pas de voir émerger une banque "qui soit vraiment grande, même sur le marché européen", mais la rendrait "bien plus attractive pour une prise de contrôle +hostile+, venue par exemple de France", a argué le puissant syndicat des services Verdi, dans une prise de position transmise à l'AFP cette semaine. Le volet social du projet inquiète en première ligne, avec "au moins 10.000 emplois gravement menacés" selon Verdi, en complément des milliers de départs déjà annoncés et en cours dans chacune de ces banques. (Belga)

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