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Du prêtre impayé au faux passeport: la saga noire de Boris Becker

Divorces ruineux, déboires avec le fisc, rocambolesque tentative d'acquérir une immunité diplomatique: la descente aux enfers de Boris Becker, ex-numéro un mondial, est une succession de frasques tragico-burlesques.

- Enfant illégitime -

Pour l'ex-idole du tennis allemand vainqueur de six titres du Grand Chelem, la série noire commence dès la fin de sa carrière, en juin 1999. A 31 ans, il dispute à Wimbledon son dernier tournoi. Le soir de son élimination, "Boum Boum" passe sa première soirée de retraité dans un restaurant. Son épouse Barbara, enceinte de leur deuxième enfant, est à l'hôpital, prise de contractions.

Il croise alors Angela Ermakova, un mannequin avec laquelle il aura pendant la soirée une brève relation sexuelle dans un escalier du restaurant.

Huit mois plus tard, la jeune femme lui annonce qu'elle attend un enfant de lui. Après avoir nié être le père, il finit par reconnaître la paternité, confirmée par des tests génétiques.

Outre la copieuse pension alimentaire qu'il verse à l'enfant et à sa mère - 2 millions d'euros, 10.000 euros mensuels et un appartement à Londres -, l'aventure lui coûte son mariage avec Barbara.

- Divorce ruineux -

Mariés depuis 1993, Boris et Barbara Feltus divorcent en 2001. L'ex-épouse obtient, selon la presse, 10 millions de dollars ainsi qu'une luxueuse villa à Miami.

Becker enchaînera ensuite les relations, avant d'épouser en 2009 un top-model néerlandais, Lilly Kerssenberg. Le couple, qui a eu un enfant en 2010, a annoncé en mai 2018 qu'il se séparait. Depuis, Boris et Lilly ne cessent de se déchirer, pour le plus grand bonheur de la presse people.

- Mariage impayé -

Peu après ce deuxième mariage, Becker entre en conflit avec le pasteur suisse qui l'a marié dans la station huppée de Saint-Moritz, sur le montant des honoraires à verser. La justice helvétique est appelée à trancher: elle ordonne à l'ex-joueur de verser 1.988 francs suisses (1.800 euros) au prêtre, et de payer 2.257 francs de frais de justice (2.000 euros).

- Fraude fiscale -

En 2002, alors qu'il déclare vivre à Monaco, le fisc allemand considère qu'il passe plus de temps à Munich, et qu'il est donc contribuable allemand. Il est reconnu coupable de fraude fiscale, et condamné à deux ans de prison avec sursis, trois millions d'euros d'arriérés fiscaux à rembourser et 500.000 euros d'amende.

- Faillites -

En quinze ans de carrière, Becker a gagné plus de 21 millions d'euros sur les courts, sans compter les dizaines de millions amassés via ses multiples contrats avec ses sponsors. Mais ces gains ont vite fondu au gré de placements hasardeux : faillite de sa boutique d'articles de sport en ligne, échec de ses concession automobiles...

Criblé de dettes, Becker a été déclaré en faillite personnelle en 2017 par un tribunal à Londres où des créanciers lui réclament plusieurs dizaines de millions d'euros.

- Faux passeport diplomatique -

Acculé par la justice britannique, Becker tente en 2018 un ultime coup de poker. En possession d'un passeport diplomatique de République centrafricaine, il affirme avoir été nommé par la présidence centrafricaine "attaché" auprès de l'Union européenne pour les affaires culturelles, sportives et humanitaires.

Il invoque alors une "immunité diplomatique" pour échapper à ses créanciers.

Mais le ministère centrafricain des Affaires étrangères fait savoir que le passeport brandi par Becker est faux et vient manifestement d'un lot "de passeports vierges volés en 2014".

- Trophées perdus -

L'an dernier, il a une première fois l'idée de revendre ses trophées pour se renflouer: 49 victoires, dont six en Grand Chelem, les titres les plus prestigieux.

Las ! Le cabinet chargé de gérer sa faillite fait savoir que l'Allemand ne parvient plus à remettre la main sur plusieurs pièces de son trésor sportif. Un appel mondial est même lancé pour retrouver les trophées volatilisés.

Ni lui ni le cabinet en question n'ont communiqué pour préciser où et comment les trophées ont été retrouvés, puisqu'ils seront mis en vente cette semaine à Londres.

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