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Echange de prisonniers avec l'Ukraine: Poutine juge "prématuré" de parler des modalités

Le président russe Vladimir Poutine a jugé "prématuré" dimanche de divulguer les modalités du possible échange de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine évoqué la veille avec son homologue ukrainien Petro Porochenko.

"Il est prématuré à ce stade de dire comment cette question sera résolue", a déclaré M. Poutine à Qindgdao, en Chine, où il participait au sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai. Laissant entendre que des discussions en coulisses étaient en cours, il a exprimé sa volonté "de ne rien violer et de ne rien perturber".

Cet échange de prisonniers a été évoqué samedi au téléphone par MM. Poutine et Porochenko, à l'initiative de ce dernier, à moins d'une semaine de l'ouverture du Mondial 2018 de football en Russie.

Les arrestations et condamnations médiatisées de citoyens dans les deux pays se sont multipliées ces dernières années alors que les relations se dégradaient, à la suite de l'arrivée au pouvoir de pro-occidentaux à Kiev, suivie par l'annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014 et le déclenchement d'un conflit meurtrier avec des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine.

Le cas le plus connu est celui du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, qui purge une peine de vingt ans pour "terrorisme" et "trafic d'armes" dans une prison du Grand nord russe. Il observe une grève de la faim depuis le 14 mai pour réclamer sa libération et celle d'autres prisonniers ukrainiens en Russie.

Oleg Sentsov, 41 ans, s'est dit prêt à mourir en prison. Transféré à l'infirmerie, il a perdu huit kilos et les médecins ont menacé de l'alimenter de force, a affirmé à l'AFP son avocat Dmitry Dinze.

"Tout le monde a compris que je ne cèderai pas", a écrit le cinéaste dans une lettre rendue publique samedi.

Les autorités ukrainiennes estiment à environ 70 le nombre d'Ukrainiens détenus pour raisons politiques en Russie et en Crimée, et se sont déclarées prêtes à échanger "23 Russes ayant commis des actes d'espionnage en Ukraine".

Un journaliste russo-ukrainien, Kyrylo Vychynski, responsable en Ukraine de l'agence de presse russe RIA Novosti, a notamment été arrêté fin mai à Kiev pour "haute trahison", un crime passible de quinze ans de prison.

Les défenseurs des droits ukrainien et russe doivent se rendre prochainement respectivement en Russie et en Ukraine pour y rencontrer leurs compatriotes détenus, ont annoncé samedi les deux pays.

La défenseuse des droits ukrainienne, Lioudmyla Denysova, doit annoncer lundi la date de son voyage. Son homologue russe, Tatiana Moskalkova, a fait savoir pour sa part qu'elle se rendrait en Ukraine au plus tôt mercredi.

Une rencontre ministérielle Kiev-Moscou-Paris-Berlin est par ailleurs prévue lundi dans la capitale allemande pour relancer le processus de paix dans l'Est séparatiste prorusse de l'Ukraine.

M. Porochenko a indiqué que la question de l'échange des prisonniers serait l'un des principaux thèmes abordés. Kiev s'est dit prêt à échanger 23 citoyens russes détenus pour "espionnage" dans le pays contre des prisonniers ukrainiens.

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