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ETA: la justice française remet en liberté l'ex-leader Josu Ternera sous contrôle judiciaire

La cour d'appel de Paris a ordonné mercredi la remise en liberté immédiate, sous contrôle judiciaire, de Josu Ternera, l'un des plus influents chefs de l'organisation séparatiste basque ETA, arrêté mi-mai en France après avoir été condamné en son absence en 2010 et 2017.

Le leader indépendantiste devra remettre son passeport et ne pourra pas quitter le territoire français. Il devra également pointer une fois par semaine dans un commissariat de Paris, a indiqué la cour, qui n'a pas donné les raisons de sa décision.

Selon les médias espagnols, M. Ternera souffrirait d'un cancer. Il avait été arrêté le 16 mai sur le parking d'un hôpital français où il se rendait pour être soigné.

La cour n'avait en milieu de journée pas encore entamé les débats concernant le recours formé par M. Ternera contre sa condamnation à sept ans de prison, prononcée le 1er décembre 2010, pour "association de malfaiteurs terroriste".

L'indépendantiste basque conteste également son autre condamnation, le 1er mai 2017 par le tribunal correctionnel de Paris, à huit ans de prison pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste". Ce même tribunal doit se prononcer sur ce recours le 28 juin.

Josu Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea, de son vrai nom, âge de 68 ans, avait été interpellé le 16 mai à Sallanches (Alpes françaises, sud-est), après plus de 16 ans de cavale, alors qu'il se rendait à l'hôpital pour se faire opérer.

Il fut le chef d'ETA (Euskadi Ta Askatasuna - Patrie basque et Liberté) de 1977 à 1992, tour à tour l'inspirateur d'une stratégie d'attentats meurtriers puis le promoteur de négociations de paix avec l'État espagnol, avant d'être écarté de la direction du groupe en 2006.

Il avait été interpellé une première fois en France, à Bayonne (sud-ouest) en 1989, une grenade à la main et muni de faux papiers, puis condamné à 10 ans de prison et expulsé vers l'Espagne après sa remise en liberté en 1996.

Elu en 1998 au Parlement autonome basque, il avait été désigné en 1999 comme l'un des trois négociateurs de l'ETA dans le processus de paix finalement avorté.

L'indépendantiste s'était évanoui dans la nature en 2002, après avoir été cité à comparaître pour son rôle présumé dans un attentat commis en 1987 contre une caserne de la garde civile à Saragosse, dans le nord de l'Espagne, qui avait fait 11 morts, dont cinq enfants.

Dans cette affaire, la justice espagnole a demandé récemment à la France de lui remettre l'indépendantiste, selon des médias hispaniques.

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