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Euro-2019: pour l'équipe de France, le volley est une affaire de familles

Une affaire de familles: plus de la moitié des 14 volleyeurs français qui affronteront l'Italie ou la Turquie mardi en quarts de finale de l'Euro-2019 sont issus de parents ayant baigné dans le volley, une spécificité propre à la discipline.

Dans la famille Grebennikov, on demande Jénia, l'un des tous meilleurs libéros du monde et fils de Boris, international soviétique (35 sélections) dans les années 1980, et arrivé en France en 1989.

S'il a touché à d'autres sports collectifs (foot, hockey sur glace, basket) dans sa jeunesse, le volley, c'était son "sport de coeur. Le week-end, je n'avais qu'une envie, c'était d'aller jouer le match de volley. J'avais plus de facilité, j'avais déjà les mouvements, alors qu'en basket ou en hockey, il fallait apprendre les gestes".

Ils sont ainsi huit sur les quatorze retenus par le sélectionneur Laurent Tillie à avoir un père ou une mère, parfois les deux, dans le monde du volley.

A commencer par Kevin Tillie (28 ans), fils de l'actuel sélectionneur, et petit-fils de Guy, champion de France en 1959 avec Alger et également international français.

"On a grandi dans les salles de volley, on y était tous les week-ends. Dans la maison, il n'y avait que des ballons de volley, sur la plage en vacances, on faisait toujours du volley", souligne Kevin, auteur d'un excellent début d'Euro-2019, à l'image de l'équipe de France.

Mais avec son frère aîné Kim (31 ans) et son frère cadet Killian (21 ans), ils se rebellent à leur plus jeune âge.

"On a fait du basket, on en a fait longtemps. Le grand frère Kim a continué (il a joué en Euroligue, a été médaillé de bronze au Mondial-2014 et évolue cette saison sous les couleurs de la Roca Team monégasque en Elite), et moi j'avais des copains à l'école qui était dans le club de volley, donc j'ai fait les deux", ajoute Kevin.

Mais chassez le naturel, il revient au galop. Avec une mère volleyeuse internationale néerlandaise (Caroline Keulen Tillie), Kevin s'oriente vers les filets hauts à l'âge de 15 ans.

- Méconnu donc plutôt générationnel -

Eric Ngapeth a été international camerounais puis français dans les années 1970 et 1980, et a entraîné plusieurs clubs français. Son fils aîné Earvin est la star des champions d'Europe 2015, alors que le cadet Swan a évolué à Modène, dans le meilleur championnat du monde, et a signé avec Vibo Valentia, toujours en Italie.

"Il doit y avoir une part de génétique dans le volley", sourit Thibault Rossard, dont le père Olivier a porté le maillot bleu. Pour lui, l'histoire de famille a tourné au crève-coeur sur cet Euro-2019, puisque pour palier les blessures en fin de préparation d'Earvin Ngapeth et Trévor Clevenot, il a du prendre la place de son cousin Nicolas, libéro.

"Ma fille est dans les salles de volley. Je ne sais pas si elle fera du volley", plaisante le capitaine des Bleus Benjamin Toniutti, qui a grandi sous le regard d'un père, Maurizio, entraîneur et président du club de Pfastatt en Alsace.

"Je prenais tellement de pied en allant à la salle, en jouant seul contre le mur. Sur un match de deux heures, j'avais l'impression de jouer dix minutes. C'était ma journée du samedi. Et j'avais forcément l'envie et le rêve d'en faire mon métier", se souvient-il.

Sa soeur Rina, son aînée de six ans, a fait une carrière au haut niveau en remportant la Ligue des champions avec l'AS Cannes en 2001.

A cette liste, on peut également rajouter Trévor Clevenot, Jean Patry ou encore Julien Lyneel, qui ont poursuivi la tradition familiale dans le volley.

"Le volley, c'est un sport méconnu. Du coup, c'est plutôt générationnel", avance Laurent Tillie comme élément d'explication. "Et le beach-volley nous aide beaucoup à récupérer des joueurs, même nos propres enfants", souligne le patron des Bleus.

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