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Euro de volley: France-Italie, trois duels pour une place en demie

Avec des joueurs qui figurent parmi les meilleurs de la planète, le choc des quarts de finale de l'Euro-2019 de volley mardi entre la France et l'Italie sera l'occasion d'un affrontement à distance sur trois postes clés: le passeur, le pointu et l'attaquant/réceptionneur.

Paolo Perrone est le statisticien italien de l'équipe de France depuis 2017. Il décrypte les qualités des six joueurs sur lesquels les projecteurs seront braqués mardi soir à Nantes.

. Ngapeth/Juantorena, les vedettes

Earvin Ngapeth, c'est la star de l'équipe de France, championne d'Europe en 2015. Et côté transalpin, Osmany Juantorena remplit également ce rôle, depuis que le natif de Santiago de Cuba a été naturalisé et qu'il a rejoint la Nazionale en 2015.

A l'Euro-2019, Ngapeth a moins joué en raison d'une blessure aux côtes en fin de préparation mais revient tout doucement à son meilleur niveau, alors que Juantorena a porté sur ses épaules l'Italie au premier tour.

"Osmany est un peu plus physique, il est plus grand et saute plus haut. Pour Earvin, il y a un côté plus magique, il est plus technique. Il a aussi plus de variations au service et il est peut-être un peu plus stable en réception que Juantorena", note Perrone.

"Mais Osmany a beaucoup d'expérience. Il a tout gagné avec Trente et la Lube Civitanova. Ce sont deux joueurs très importants pour les deux équipes".

. Toniutti/Giannelli, les génies de la passe

Meilleur passeur des Ligues des nations 2015, 2017 et 2018, Benjamin Toniutti a été considéré au début des années 2010 comme le meilleur au monde à son poste. Mais l'émergence du jeune Simone Giannelli, le talent formé à Trente et joueur cadre de son équipe à 23 ans, est venue redistribuer les cartes dès 2015.

"Giannelli, je pense que c'est le nouveau modèle du passeur, très physique (2,00 m contre 1,83 pour Toniutti), avec un très bon service qu'il peut varier. Au bloc, il est très fort", détaille Perrone.

"En défense, je pense que +Totti+ est l'un des meilleurs joueurs. Au service aussi il a une grande variation, mais c'est sûr que la balle arrive plus vite de Giannelli", précise-t-il.

Si leur jeu varie à cause des styles différents pour chacune des équipes (plus physique pour l'Italie), des points communs apparaissent aussi entre les deux passeurs: "tous les deux sont capables de donner la balle pour le central, à 3 ou 4 mètres du filet, et ils jouent sur la vitesse."

. Boyer/Zaytsev, les pointus surpuissants

A seulement 23 ans, c'est mettre beaucoup de pression sur les épaules de Stéphen Boyer que de le comparer à Ivan Zaytsev, surnommé le Terrible pour sa puissance au service. L'Italien a pour lui l'expérience de ses 28 ans, à un poste qui nécessite une certaine maturité.

"Ivan est plus grand que +Steph'+ (2,02 m contre 1,96 m). Mais celui-ci saute plus haut que Ivan. Tous les deux frappent la balle vraiment très fort", estime le statisticien.

A lui tout seul, Zaytsev peut décider d'une rencontre, comme en demi-finale des Jeux olympiques à Rio: alors que les Italiens sont en difficulté, il enchaîne six services qui font basculer la rencontre côté transalpin, qui décrocheront l'argent sous les Anneaux.

"Il est capable de changer un match au service. Pour nous, il faudra y faire attention. Stéphen est pas mal, il a bien servi en début de compétition, mais Ivan est plus régulier", souligne Paolo Perrone.

Zaytsev détient d'ailleurs le record du monde du service le plus rapide, flashé à 134 km/h en Ligue des nations en 2018.

"Tous les deux préfèrent attaquer sur la diagonale, qui est leur coup fort. Mais ils sont capables de taper fort sur la ligne", ajoute Perrone, qui voit dans Zaytsev un contreur plus précis que Boyer.

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