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Européennes: Dupont-Aignan mise sur les "gilets jaunes" pour reprendre des couleurs

En panne dans les sondages, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a présenté jeudi sa liste pour les élections européennes, misant sur une figure des "gilets jaunes" et une recrue de LR pour reprendre des couleurs, mais en perdant le soutien du Parti Chrétien-Démocrate, absent de la liste.

La liste des "Amoureux de la France" du président de Debout la France est en perte de vitesse dans les sondages, créditée de 4,5% à 5% d'intentions de vote (voire 3% selon Elabe mercredi), au lieu de 8% fin 2018.

Cette baisse réduit d'autant à ce stade le nombre de places éligibles et attise les tensions parmi ses soutiens, notamment les petits partis eurosceptiques PCD et CNIP (Centre national des indépendants et paysans), bousculés par l'arrivée du "gilet jaune" Benjamin Cauchy.

Ce dernier obtient la 9e place, qui n'est pas éligible en l'état, mais sera un des porte-parole de la campagne. Approché notamment par LR et le RN, M. Cauchy assure être "complètement synchro" avec M. Dupont-Aignan. Les deux hommes participeront au 1er meeting de campagne à Toulouse samedi.

Le président du PCD, Jean-Frédéric Poisson, qui avait cofondé fin 2017 la coalition des "Amoureux de la France" avec DLF et le CNIP (Centre national des indépendants et paysans) en vue des Européennes, n'a pas obtenu la 5e place promise selon lui dans un accord du 18 mars.

Selon le président de DLF, M. Poisson s'est "exclu de lui-même de la démarche collective des +Amoureux de la France+ en voulant faire une liste dans notre dos" avec l'avocate Emmanuelle Gave, ce que M. Poisson a "fermement démenti" sur Twitter.

"Jamais je n'ai voulu monter une liste concurrente avec qui que ce soit. (...) Le mensonge est confirmé comme étant au coeur du dispositif de M. Dupont-Aignan", a rétorqué M. Poisson, très remonté.

- Recrue de LR -

Outre ces tensions, le président de DLF a peiné à constituer sa liste. La lanceuse d'alerte Stéphanie Gibaud, ancienne cadre d'UBS qui a contribué à la mise au jour d'une fraude fiscale touchant le géant bancaire suisse, occupera la 2e place, mais elle n'était pas la première hypothèse.

La prise de guerre devait être l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Jeannette Bougrab, qui a finalement dit en janvier qu'elle ne voulait plus revenir en politique.

M. Dupont-Aignan a dû ensuite renoncer à la très libérale Emmanuelle Gave, après des tweets à caractère raciste de cette dernière, une "perte" selon le PCD. Son père, le financier Charles Gave, pourtant prêt à apporter près de 2 millions d'euros à la campagne, n'est pas non plus sur la liste.

La troisième marche du podium revient à un fidèle lieutenant, Jean-Philippe Tanguy, un super diplômé originaire des Hauts-de-France, responsable des fédérations chez DLF.

Alors que la liste a perdu 3 points dans les sondages quand les Républicains en gagnaient autant, le président de DLF mise aussi, à la quatrième place, sur une recrue de LR, l'ex-députée de la Moselle Marie-Jo Zimmermann.

Celle-ci a quitté LR début mars en mettant en cause "les options concernant les femmes" de François-Xavier Bellamy, tête de liste de ce parti. Elle a dit jeudi partager le souverainisme de DLF dans la lignée des souverainistes historiques Philippe Séguin et Charles Pasqua.

- "Portes claquées" -

La cinquième place revient finalement à Bruno North, président du CNIP, qui voulait "mieux" que la 9e place en apportant un "réseau d'élus". Il a admis que "l'union est un long chemin, avec des portes claquées, des questions d'ego" mais veut "la faire ensemble" avec DLF.

Les ralliés du RN de l'automne, comme les eurodéputés Bernard Monot et Sylvie Goddyn, ne seront pas candidats, "d'un commun accord", selon M. Dupont-Aignan, ce qui "ne remet pas en cause la qualité des joueurs".

Ancien allié de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, M. Dupont-Aignan a choisi de faire cavalier seul au scrutin du 26 mai, malgré l'appel à une liste commune lancée par la présidente du RN.

Refusant "d'enfermer" les électeurs "dans un faux duel" entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, il défend "une Europe des Nations et des projets, la seule qui peut marcher".

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