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Ex-espion empoisonné - Paris va "coordonner sa réponse" avec Londres, Moscou se défend à l'ONU

(Belga) La France va se "coordonner" avec Londres "dans les heures qui viennent" sur la réponse à apporter à l'empoisonnement d'un ex-espion russe au Royaume-Uni, a déclaré mercredi soir le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, lors d'un point de presse commun avec son nouvel homologue allemand Heiko Maas. Paris n'a jusqu'ici pas pointé une éventuelle responsabilité de la Russie, alors que la Première ministre britannique Theresa May a publiquement désigné Moscou comme "coupable" dans l'empoisonnement de l'ex-espion Serguei Skripal et de sa fille, à Salisbury la semaine dernière.

"Nous avons pleine confiance dans les investigations que conduisent nos partenaires britanniques", a souligné M. Le Drian, admettant que l'agent neurotoxique utilisé dans l'empoisonnement avait été "développé en secret par la Russie soviétique dans les années 1970". Cette action, "faisant usage pour la première fois d'un agent chimique léthal développé clandestinement", porte atteinte à "la sécurité de l'un de nos principaux alliés" et à "la sécurité européenne et la nôtre", a ajouté le ministre français. "Nous attendons de la Russie qu'elle participe à cette enquête, qu'elle collabore", a insisté de son côté le nouveau chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas. Au Conseil de sécurité de l'ONU, lors d'une séance publique, le représentant russe Vassily Nebenzia a regretté que "la présomption d'innocence soit supplantée par la présomption de culpabilité". Il a rejeté toute implication de Moscou, arguant que l'ex-espion "ne représentait plus de menace" pour son pays et que la Russie n'avait aucun intérêt à vouloir l'éliminer. Il a ainsi appelé les autres représentants à se demander "à qui profite le crime", développant la thèse d'une "guerre de propagande" anti-russe avant la tenue du Mondial de football dans son pays cet été. Londres a refusé un accès à des échantillons des produits chimiques incriminés, a poursuivi Vassily Nebenzia, jugeant "inacceptables" et "irresponsables" les accusations britanniques. Plusieurs Etats membres ont demandé des "enquêtes impartiales et exhaustives", comme la Chine, le Kazakhstan qui a aussi appelé à la "prudence avant de tirer des conclusions", l'Ethiopie qui veut "une enquête indépendante" ou la Bolivie qui a souhaité qu'elle soit "dépolitisée". (Belga)

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