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Grande-Bretagne: May parachève son remaniement ministériel après un début chaotique

Theresa May achève mardi le remaniement du gouvernement britannique en s'attaquant aux postes de secrétaires d'Etat, pour lesquels des profils jeunes, féminins et issus de la diversité sont attendus, après un début assez chaotique.

Le secrétaire d'Etat au commerce international, Mark Garnier, a été la première tête à tomber mardi, et a lui-même annoncé son départ sur Twitter, se disant "très triste d'avoir perdu son poste". En fin d'année 2017, Mark Garnier avait été l'objet d'une enquête après avoir demandé à sa secrétaire d'acheter des sex toys, au moment où des accusations de harcèlement sexuel visaient la classe politique.

Theresa May a par ailleurs commencé la journée de mardi avec une mauvaise nouvelle: la démission d'un membre de l'autorité de régulation des universités britanniques, mis en cause pour des commentaires jugés sexistes et homophobes publiés sur internet, dont elle avait défendu la nomination.

La veille, la Première ministre avait amorcé la modification de son équipe, sans toutefois toucher aux poids lourds, en première ligne dans les négociations sur le Brexit qui doivent reprendre en janvier.

Ses plans ont été contrariés par le refus de deux ministres de quitter leurs postes, lors d'une journée jugée "confuse" par la presse britannique.

Jeremy Hunt, que la Première ministre voulait nommer aux Entreprises, s'est accroché à la Santé, faisant plier Mme May, qui l'a maintenu à son poste.

Quant à la ministre de l'Education, Justine Greening, elle a refusé de changer de ministère et claqué la porte du gouvernement.

La journée avait débuté par un gros cafouillage, le Parti conservateur félicitant Chris Grayling pour sa nomination à sa tête avant d'effacer son tweet: c'est en fait Brandon Lewis qui a été nommé à ce poste. Il devient aussi secrétaire d'Etat sans portefeuille, en remplacement de Patrick McLoughlin.

- Journée éprouvante -

Lundi fut une "journée éprouvante" pour la Première ministre, résumait l'Express mardi.

Au final, les ténors du gouvernement sont restés en place, y compris le tempétueux ministre des Affaires étrangères Boris Johnson. Les ministres de l'Intérieur, des Finances, de la Défense, du Commerce et du Brexit restent inchangés.

Même Andrea Leadsom, leader de la Chambre des Communes, chargée des relations entre les députés et l'exécutif, a été maintenue en poste, malgré le revers que les parlementaires ont récemment infligé à Theresa May. Le 13 décembre, 11 députés conservateurs avaient voté avec l'opposition et obtenu que le Parlement organise un vote sur les termes de l'accord final du Brexit, contre l'avis du gouvernement.

Dans l'opposition comme dans les rangs conservateurs, les critiques ont fusé. "Clairement, ce remaniement n'était pas une performance brillamment exécutée", a commenté l'ancien ministre conservateur Grant Shapps sur la BBC. "Je ne veux pas avoir l'air impoli ou déloyal mais il va falloir grandement améliorer le remaniement demain", tweetait lundi soir le député tory Nicholas Soames.

La marge de manoeuvre de la Première ministre est quoi qu'il en soit limitée car elle doit maintenir l'équilibre entre partisans d'un Brexit dur et ceux qui souhaitent que le pays reste le plus proche possible de l'UE.

En outre, elle a déjà dû remplacer trois ministres en quelques semaines fin 2017, le dernier à partir étant le vice-Premier ministre Damian Green, sur fond de scandale sexuel. Il est remplacé par David Lidington, jusqu'alors chargé de la Justice, un europhile qui aura pour tâche de soutenir la Première ministre et le cabinet.

Malgré les critiques, le tout nouveau président du Parti conservateur Brandon Lewis s'est voulu positif, affirmant mardi à la BBC qu'il y avait eu un "véritable afflux de nouveaux talents" lundi et qu'une "bonne bouffée d'air frais" arriverait avec les nouvelles nominations attendues mardi.

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