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Hand: derrière le triplé au Final Four, une ligue française qui grandit

Montpellier, Nantes et le Paris SG ensemble au Final Four européen! Le triplé inédit des clubs de handball illustre la croissance de la ligue française, qui n'hésite plus désormais à se comparer à sa grande sœur allemande.

"Il y a eu un essor économique. Les clubs se sont professionnalisés et ont augmenté leur budget pour en arriver à plus de 5 M EUR en moyenne. A la création de la Ligue, il y a 14 ans, la moyenne était d'1,7 M EUR", explique à l'AFP le directeur de la Ligue nationale de hand (LNH), Étienne Capon.

La part des subventions reste importante (25,16% en moyenne) mais "elle est en diminution de 10% par an sur les quatre dernières saisons, ajoute-t-il. C'est principalement le partenariat privé (53,44%) qui a permis cette augmentation." Le reste vient des recettes de match (billetterie, merchandising, buvette) et des droits télévisuels, qui restent à des niveaux modestes: 170.000 euros en moyenne par club et par an, soit moins de 5% des revenus.

Cette montée en puissance financière a permis de faire revenir au bercail des internationaux français qui s'étaient exilés (Nikola Karabatic, Daniel Narcisse et Thierry Omeyer au PSG) et d'en faire venir d'autres, notamment des Espagnols, poussés hors de chez eux par la crise économique (comme les Nantais Eduardo Gurbindo et David Balaguer). Le changement en France leur a sauté aux yeux. "J'ai pu me rendre compte, quand je suis rentré de Kiel il y a quatre ans, de l'évolution de la ligue et de la professionnalisation de tous les clubs. Tout le monde a envie de grandir. Même les équipes de bas de tableau sont meilleures qu'il y a dix ans", dit Omeyer, le gardien de but du Paris Saint-Germain.

"Il y a un cercle vertueux qui se met en place, explique le manager général du PSG, Bruno Martini. Uwe Gensheimer (l'Allemand, un des meilleurs ailiers du monde) nous a sollicités pour venir à Paris parce que c'était génial pour lui de se dire qu'il allait jouer avec Mikkel Hansen, Thierry Omeyer et Nikola Karabatic."

- Le PSG financièrement au-dessus -

Mieux organisés, avec en moyenne une dizaine de salariés s'occupant de tous les aspects non sportifs (commerciaux, financiers, médicaux...), pourvus de têtes d'affiche connues, les clubs ont aussi attiré de plus en plus de spectateurs grâce à la construction de nouvelles salles, comme les Arenas d'Aix-en-Provence et de Montpellier, le Phare à Chambéry ou la Trocardière à Nantes. D'autres enceintes en projet à Dunkerque, à Cesson-Rennes ou encore à Tremblay devraient permettre à la Lidl Star Ligue, du nom de son principal sponsor, de diminuer le déficit de fréquentation qui persiste avec l'Allemagne: 2500 en moyenne par match en France (avec un taux de remplissage de plus de 80%) contre pratiquement le double en Bundesliga.

Car ses dirigeants ne le cachent pas, l'objectif est de rejoindre voire de dépasser la grande ligue d'Outre-Rhin, qui a gagné la Ligue des champions six fois ces deux dernières décennies (contre une seule fois pour la France en 2003, avec Montpellier) mais ne sera pas représentée cette année au Final Four.

"On se compare à eux. On vise le titre de meilleur championnat du monde. Sur le plan sportif, on égale au moins les résultats des Allemands en Ligue des champions ces dernières années", affirme Étienne Capon, admettant que la Bundesliga reste plus homogène, ce qui se voit en Coupe de l'EHF (C2) où trois Allemands sont au Final Four, avec un seul Français, Saint-Raphaël.

En France, le PSG est largement au-dessus des autres, au moins financièrement, grâce à l'argent qu'investit le Qatar depuis 2012, avec son budget de 17,7 millions d'euros, soit deux fois et demi plus que le deuxième le plus riche, Montpellier (7,5 M EUR), suivi par Aix (6,3 M EUR) et Nantes (5,9 M EUR). "En Allemagne, le top 5 ou 6 dispose de 6 ou 7 M EUR", dit le directeur général.

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