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Hand: Nicolas Claire enfin en pleine lumière

Joueur-clé de l'ascension du HBC Nantes depuis 2013, Nicolas Claire peine pourtant à obtenir une véritable reconnaissance internationale. Le Final Four de Cologne pourrait bien lui donner l'occasion de se mettre enfin en pleine lumière.

"Le jour où il arrêtera, ou bien où l'on arrêtera notre collaboration, je suis persuadé que j'aurai un sentiment d'inachevé. Comme la symphonie inachevée". Les mots de Thierry Anti à l'égard de son demi-centre sont directs.

"J'essaye de m'adapter à ce joueur mais je pense encore qu'il peut jouer plus fort en défense, plus fort en attaque. Peut-être que lui ne le perçoit pas comme ça ou peut-être que j'investis trop dans ce que je vois mais pour moi il n'est pas à 100%", poursuit le coach avec son intransigeance coutumière.

"Le jour où il ne me critiquera pas ou il arrêtera de m'engueuler, c'est qu'il y aura un problème", rigole le joueur (1,90 m, 89 kg) lorsque l'AFP lui rapporte ces propos.

"Le coach attend beaucoup de moi. On se connaît depuis pas mal de temps maintenant et c'est lui qui m'a lancé (au PSG). Il est très exigeant, mais c'est ce qui fait qu'il est à ce niveau là aussi", poursuit-il, admettant que leur relation est "un peu orageuse des fois".

- "Pas de problème d'égo" -

Ces critiques, empreintes de bienveillance, notamment sur son manque d'égoïsme, semblent glisser sur le Réunionnais.

"Il a toujours vu le jeu et son rôle comme quelque chose de très collectif, pas comme quelque chose de personnel. Et moi, j'essaye de lui faire comprendre que parfois on peut être très collectif et parfois on a besoin d'actions individuelles qu'il est capable de faire", relève encore Anti.

"Il a une capacité à faire marquer des buts et il aime ça. Il a une capacité à marquer des buts, mais il aime moins ça, bizarrement", détaille encore le technicien.

"Ce qui compte à mon poste, c'est que la machine tourne et qu'on gagne le match. Si on gagne et que je n'ai marqué qu'un ou deux buts, mais que j'ai pu faire des passes, je n'ai pas de problème d'ego à me dire que je ne suis pas le meilleur buteur, que je ne suis pas ci ou ça", rétorque le joueur.

"La performance, c'est le placement, c'est les passes, c'est le collectif. Après, marquer des buts, oui, mais le jeu ne se résume pas à ça", continue-t-il, regrettant le manque de reconnaissance générale pour le travail de l'ombre.

"On manque cruellement de statistiques dans le hand, contrairement aux sports comme le basket, pour juger de la performance des joueurs", note-t-il.

- Encore en progression -

Cette vision hyper-altruiste a-t-elle freiné son éclosion internationale, lui qui ne compte que 16 sélections (18 buts) en Bleu ? Il assure que non.

"Les sélectionneurs sont des experts du hand, pas des observateurs lambda, ils ne se focalisent pas sur les buts, ils connaissent le jeu", balaye-t-il.

Mais quand vos rivaux pour intégrer le groupe France s'appellent Nikola Karabatic et Daniel Narcisse - avant se retraite internationale -, des chefs d'orchestre capables de marquer des buts décisifs, on peut tout de même le penser.

À bientôt 31 ans, Claire estime être encore en progression. "Ça ne fait pas très longtemps que j'ai découvert le très très haut niveau", plaide-t-il.

"J'ai fait ma première compétition internationale en janvier (l'Euro en Croatie), ça fait un an et demi qu'on a découvert la Ligue des Champions, donc forcément il y a des paliers". Qui passent par ce Final Four à Cologne, où Nantes fait figure d'invité surprise mais sans gêne.

"On n'a pas de complexe d'infériorité. On ne sera pas favori sur le dernier carré, mais on n'a pas été favori tout au long de la compétition", rappelle-t-il sans jamais se départir de son flegme qui irrite tant son entraîneur: "les résultats arrivent quand on n'y pense pas trop".

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