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Hongrie: des centaines de manifestants contre des projets antiterroristes du gouvernement

(Belga) Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche à Budapest contre un projet de mesures antiterroristes du gouvernement prévoyant notamment des restrictions sur internet et le couvre-feu.

"Ce plan sonnerait la fin de la démocratie, une fois pour toute", a lancé l'organisateur de la manifestation, Lajos Bokros, à la foule estimée à quelque 800 personnes par un journaliste de l'AFP, rassemblées devant le parlement. Selon un projet qui a fuité dans les médias la semaine dernière, le gouvernement veut amender la constitution en créant une nouvelle catégorie d'urgence --"la situation de menace terroriste"-- qui, si elle était instaurée, autoriserait la prise de décrets d'exception, suspendrait certaines lois et en modifierait d'autres. Parmi la trentaine de propositions figurent le contrôle d'internet, le déploiement de l'armée dans le pays, et l'imposition d'un couvre-feu dans les zones concernées par une menace terroriste. Les critiques de ce texte, parmi lesquels des partis d'opposition et des défenseurs des droits de l'homme, estiment que la notion de "menace terroriste" n'est pas définie clairement, ce qui permettrait au gouvernement de restreindre les libertés civiques. "C'est déjà arrivé dans notre histoire et nous craignons que cela se reproduise", a expliqué aux manifestants Gyorgy Magyar, un avocat. Le train de mesures doit être débattu au parlement le mois prochain, selon Gergely Gulyas, un député membre du parti populiste du Premier ministre Viktor Orban, Fidesz. M. Guylas a assuré dans une interview la semaine dernière qu'il y avait des discussions avec l'opposition, et nié que Fidesz veuille accaparer "tous les pouvoirs" comme l'en accusent certains. "Le devoir du gouvernement est de protéger les citoyens du terrorisme", a-t-il argumenté. Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, le gouvernement Orban a souvent été accusé de démanteler le système démocratique de contrôle des pouvoirs. Néanmoins, depuis qu'il a perdu sa majorité absolue au parlement en février, il a besoin de quelques voix de députés d'opposition pour faire adopter des amendements constitutionnels. (Belga)

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