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Hongrie : Orban incite à recenser les "réseaux Soros"

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a apporté son soutien vendredi à la publication de "listes" recensant les "réseaux Soros" en Hongrie alors que sa récente reconduction pour un troisième mandat d'affilée fait craindre aux organisations de la société civile une nouvelle offensive à leur encontre.

La semaine dernière, quelques jours après la large victoire du parti Fidesz du dirigeant souverainiste aux législatives, un hebdomadaire progouvernemental avait publié sur deux pages une liste de quelque 200 noms d'employés d'ONG, d'enseignants et de journalistes présentés comme affiliés au milliardaire Georges Soros dont M. Orban a fait son bouc émissaire.

"Je vois qu'il y a des débats sur le fait de mettre au jour le réseau Soros, sur certaines listes (...) j'encourage particulièrement les professionnels de la presse à faire connaître aux gens les faits, à dévoiler autant de réseaux et de collaborations que possible", a déclaré M. Orban sur la radio publique.

"Des faits fondamentaux doivent être dévoilés sur qui est qui, qui a de l'influence, qui paye qui, pourquoi ils agissent", a ajouté le dirigeant de 54 ans.

La publication de cette liste, sous le titre "les hommes du spéculateur", avait créé l'émoi parmi les organisations de la société civile en Hongrie. Ces dernières craignent que des atteintes supplémentaires soient portées à leur action après la nouvelle majorité des deux-tiers conquise par le Fidesz au parlement.

Le haut-commissariat des droits de l'homme de l'ONU avait critiqué dans un tweet la publication d'une liste "d'ennemis gouvernementaux" qui "s'attaque à l'espace de plus en plus restreint de la société civile".

Particulièrement présente en Hongrie, la fondation OSF de l'homme d'affaires d'origine hongroise George Soros a indiqué vendredi qu'elle évaluait actuellement "différentes options" pour le cas où son activité dans le pays ferait l'objet de trop d'entraves.

"Nous envisageons différentes options, car la sécurité de notre personnel à Budapest et l'intégrité de notre travail sont d'une importance primordiale", a indiqué son service de communication.

Parmi ces possibilités figure le transfert vers Berlin du personnel d'OSF travaillant à Budapest.

OSF a cependant réfuté qu'une décision sur un départ de Hongrie ait été actée, comme l'affirme vendredi un article du quotidien autrichien Die Presse.

Le Premier ministre hongrois accuse le financier américain âgé de 87 ans de vouloir favoriser une immigration de masse vers l'Europe, sujet agité comme un chiffon rouge par le gouvernement hongrois.

M. Orban avait annoncé avant le scrutin vouloir faire prochainement adopter une batterie de lois intitulée "Stop Soros" et ciblant notamment certaines ONG.

En cas de vote de ce texte "nos opérations, déjà difficiles, seront presque impossibles", a ajouté OSF qui mène de nombreux projets dans les domaines de l'éducation, de l'aide aux pauvres ou aux étrangers.

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