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Interdiction de la pêche électrique dans les eaux françaises: un "première étape" pour les pêcheurs

L'interdiction officielle de la pêche électrique dans les eaux françaises est un "première étape" avant l'interdiction européenne qui ne prendra effet qu'en 2021, a estimé vendredi auprès de l'AFP le comité régional des pêches des Hauts-de-France.

"La première étape, c'est l'interdiction dans les eaux françaises, la deuxième, l’interdiction complète en Europe en 2021 et la troisième, c'est que le stock de poissons ne mette pas trop de temps à se régénérer", a indiqué Stéphane Pinto, vice-président du comité.

Le règlement européen du 25 juillet 2019 qui "met fin, à compter du premier juillet 2021 à la dérogation actuellement en vigueur permettant l'usage du chalut électrique dans les eaux de la mer du Nord", est entré en vigueur "dans les eaux sous souveraineté française" mercredi, selon un communiqué du ministère de l'Agriculture.

Ce règlement permet en effet aux États membres de décider l'interdiction immédiate de la pêche électrique dans les eaux sous leur souveraineté, jusqu'à 12 miles marins des côtes (soit 22,2 km au large des côtes françaises).

"On attend donc 2021 pour l’interdiction totale", mais "c'est quand même un grand point de gagné", s'est réjoui M. Pinto. "Ce qu'on espère maintenant, c'est que les Anglais et les Belges fassent la même chose, pour éloigner la pêche électrique de nos côtes, et que le stock se régénère assez vite, pour permettre aux pêcheurs des Hauts-de-France de vivre décemment de leur métier", a insisté le marin pêcheur.

Mais "si il faut autant de temps au stock pour se régénérer qu'il a mis à être détruit par la pêche électrique, c'est-à-dire une dizaine d'années, ça nous amène encore à des années noires", a-t-il regretté, estimant qu'un premier bilan pourra être dressé d'ici "deux à trois ans".

La pêche électrique consiste à envoyer depuis un chalut des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons vivant au fond des mers. Elle est interdite en Europe depuis 1998, mais la Commission européenne permettait sa pratique depuis 2006 dans le cadre d'un régime dérogatoire exceptionnel.

Jugée dévastatrice pour la faune et les fonds marins, elle est peu usitée en France au contraire des Pays-Bas qui en sont les principaux partisans en Europe.

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