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Irlande du Nord: 20 ans après, les négociateurs dressent un bilan du processus de paix

(Belga) Vingt ans après la signature de l'accord de paix du Vendredi saint, les acteurs des négociations de l'époque ont dressé mardi à Belfast un bilan du processus de paix dans un contexte de crise politique et d'incertitude liée au Brexit.

Saluant l'arrêt des violences qui ont duré près de trente ans et fait plus de 3.500 morts entre protestants et catholiques, les anciens responsables politiques britannique, irlandais et américains qui ont signé le texte, dont l'ex-président américain Bill Clinton et l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair, ont rappelé qu'il restait du travail. "L'accord du vendredi saint ne pouvait pas tout régler à lui seul", a affirmé devant des journalistes Gerry Adams, ex-président du Sinn Féin (nationaliste) et architecte du processus de paix nord irlandais, faisant allusion aux autres accords successifs conclus depuis. Rappelant les attentats et les meurtres qui ont ensanglanté la province britannique de 1969 à 1998, les architectes de l'accord, réunis à la Queen's University, ont souligné les efforts réalisés pour rapprocher les deux camps et établir un compromis. Tony Blair a souligné que d'anciens ennemis ont choisi "non d'oublier le passé, mais de ne pas le laisser dicter l'avenir". Cependant, malgré la paix, les communautés nationaliste et unioniste vivent encore majoritairement séparées. "Le changement le plus difficile est celui dans les coeurs et les esprits", a noté l'ancien sénateur américain George Mitchell, qui a présidé les négociations ayant amené à l'accord du Vendredi saint. La réconciliation demande un "leadership fort", a-t-il poursuivi alors que l'Irlande du Nord n'a plus d'exécutif depuis 15 mois, du fait d'une crise politique entre les deux principaux partis censés partager le pouvoir, le Parti unioniste démocrate (DUP) et le Sinn Féin nationaliste. Leurs deux leaders, Arlene Foster et Mary Lou McDonald étaient présentes dans la salle. "D'ici je vois Arlene et Mary Lou assises au même rang, il ne reste plus qu'à trouver comment les faire s'asseoir côte-à-côte", a plaisanté Bill Clinton. L'impact du Brexit sur le processus de paix a été un autre sujet majeur de discussion. George Mitchell a rappelé que le Royaume Uni et l'Europe se sont engagés à ne pas réinstaurer de frontière physique sur l'île irlandaise, plaidant pour cette issue. Tony Blair a estimé que le retour d'une séparation "serait un désastre pour l'accord de paix, les relations anglo-irlandaises et le peuple nord irlandais", un avis partagé par l'ancien Premier ministre irlandais, Bertie Ahern. (Belga)

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