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Italie: bras de fer entre la droite et les 5 étoiles pour arriver au pouvoir

La coalition de droite, arrivée en tête aux législatives en Italie, s'est mise en ordre de marche derrière le chef de la Ligue Matteo Salvini pour revendiquer le pouvoir face aux antisystème du Mouvement 5 étoiles (M5S), premier parti du pays.

Après 48 heures de flottement probablement dues au choc d'avoir perdu la mainmise sur la droite italienne pour la première fois depuis 25 ans, Silvio Berlusconi a clairement soutenu son allié, dont la formation d'extrême droite a obtenu 17,4% des voix contre seulement 14% pour son parti de droite Forza Italia.

"Maintenant, dans le respect de nos accords, je soutiendrai loyalement la tentative de Salvini de former un gouvernement", a déclaré le milliardaire de 81 ans dans une interview au Corriere della Sera publiée mercredi matin.

Le troisième membre de la coalition, Fratelli d'Italia (FdI, extrême droite), qui a obtenu 4,5% des voix), s'est dit aussi prêt à se battre pied à pied pour trouver une majorité au parlement.

Ecartant une alliance entre partis, la chef de FdI Giorgia Meloni estime qu'il "faut regarder les individus dans tous les camps politiques, les personnes disposées à mettre l'intérêt de l'Italie avant leur idéologie", en d'autres termes attirer un par un des élus d'autres partis.

"J'ai fait une campagne en long et en large sous le slogan +Salvini Premier ministre+, la coalition a obtenu 12 millions de voix", a rappelé Matteo Salvini. "Si on nous appelle, nous sommes prêts à travailler dès demain" et à former le gouvernement, a-t-il martelé.

Mais sa coalition s'est arrêtée à 37% des voix, loin du seuil de la majorité absolue au Parlement, même si les résultats ne sont pas encore définitifs pour la traduction en sièges.

Et M. Salvini a un nouvelle fois balayé les "fake news" sur une éventuelle alliance Ligue-M5S, les deux formations populistes et antisystème qui à elles deux sont désormais majoritaires en voix comme en sièges.

- Trois scénarios de coalition -

Avec un score historique de 32,7%, le M5S, devenu le premier parti du pays neuf ans après sa fondation, entend bien lui aussi diriger le gouvernement.

Des centaines de ses partisans se sont réunis mardi soir près de Naples à Pomigliano d'Arco, le fief de Luigi Di Maio, 31 ans, chef de file du M5S et candidat au poste de Premier ministre, pour fêter sa victoire.

"Nous avons gagné cette élection, nous sommes les vainqueurs absolus", a-t-il lancé à la foule.

Mercredi, dans une lettre au quotidien la Repubblica, il a affirmé sentir le poids de "la responsabilité" face à ce vote, assurant qu'il n'avait "pas l'intention de se soustraire aux devoirs qui en découlent", c'est-à-dire la formation d'un gouvernement.

Mais avec qui? La recette de Di Maio semble simple: "Nous mettons les citoyens au centre" de notre action. "Le gouvernement sera avec ceux qui, avec nous, sont prêts à faire la même chose".

Le Parti démocrate (PD, centre-gauche) sort laminé de ce scrutin avec 18,7% des voix, son plus mauvais score depuis sa création en 2007.

Il n'en demeure pas moins courtisé par la droite comme par le M5S, ses voix étant indispensables aussi bien à l'un qu'à l'autre pour parvenir à former une majorité parlementaire.

Les médias italiens se sont livrés à des calculs sur les diverses alliances possibles pour parvenir à une majorité parlementaire.

Trois coalitions seulement peuvent prétendre à obtenir la majorité, selon le quotidien La Repubblica.

La première est celle entre la Ligue et le M5S, une éventualité écartée par les deux partis.

La deuxième est le M5S allié du PD et de Libres et égaux (LEU, gauche), mais cette option se heurte actuellement au refus catégorique du chef démissionnaire du PD, Matteo Renzi.

La troisième, mathématiquement possible, est une alliance entre la coalition de droite et d'extrême droite et le PD, mais ce dernier la rejette catégoriquement.

Le premier test sera l'élection des présidents des deux chambres, à partir du 23 mars. Ensuite seulement, le président de la République Sergio Mattarella entamera ses consultations officielles pour désigner un chef de gouvernement.

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