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Italie: Salvini veut naturaliser tous les collégiens otages du bus scolaire

Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), a annoncé que tous les étrangers parmi les collégiens pris en otage par leur chauffeur près de Milan seraient naturalisés, mettant fin à une semaine de vive polémique.

Le 20 mars, un chauffeur italien d'origine sénégalaise voulant protester contre les migrants morts en Méditerranée a barricadé et attaché la cinquantaine d'enfants et aspergé le bus d'essence. Il y a ensuite mis le feu juste au moment où les carabiniers parvenaient à faire sortir tout le monde.

"S'il y a des enfants qui ne sont pas italiens, nous avons examiné et nous sommes en train d'achever la procédure pour qu'ils puissent le devenir", a déclaré le ministre après avoir reçu cinq collégiens et 11 des carabiniers qui les ont sauvés.

Mais cela se fera "sans modifier en rien la loi", a-t-il précisé, alors que de nombreuses voix à gauche avaient tenté de relancer le débat sur l'introduction d'une part de droit du sol en Italie.

Selon M. Salvini, "99% des Italiens pensent que la loi fonctionne très bien en l'état, il n'y a pas de débat".

Les enfants étrangers nés sur le sol italien et scolarisés sans interruption en Italie doivent attendre d'avoir 18 ans pour demander à devenir italiens.

C'était le cas de Ramy, Egyptien de 14 ans, et Adam, Marocain de 13 ans, qui ont sauvé leurs camarades en parvenant à prévenir les secours malgré les menaces du chauffeur.

Dénonçant une "utilisation politique de ces enfants", M. Salvini les a reçus en même temps que trois de leurs camarades: Aurora, qui a "maintenu le calme", Fabio, qui a cherché à "dissuader et tranquilliser le terroriste" et Nicolo, "qui s'est proposé comme otage", selon le ministère.

"Il y a ceux qui ont téléphoné en cachette dans le fond, en général ceux qui sont dans le fond sont les plus roublards (...), mais un jeune de 13 ans, qui voit ses copains en panique, qui pleuraient et qui priaient, et qui a dit à ce criminel qui conduisait +si tu as besoin d'un otage, prends-moi+ (...). Chapeau !", a salué le ministre.

"Et c'est un jeune Italien, donc je ne peux même pas lui donner la nationalité italienne une deuxième fois", a-t-il plaisanté.

M. Salvini a remis une médaille aux cinq enfants et les a accompagnés le temps d'une balade dans Rome et au centre de coordination des pompiers et de la police.

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