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Kosovo: de la guerre à l'indépendance

Le Kosovo, qui célèbre samedi les dix ans de sa proclamation d'indépendance, est le fruit de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie.

Soutenue par Moscou, la Serbie ne le reconnaît toutefois pas.

- Désintégration de la Yougoslavie -

Après la Seconde Guerre mondiale, le Kosovo, petit territoire enclavé des Balkans occidentaux, peuplé majoritairement d'Albanais musulmans, est intégré à la Fédération de Yougoslavie du communiste Josip Broz Tito.

En 1974, il devient une "province autonome" de la Serbie, membre de la Fédération de Yougoslavie. Le Kosovo, qui abrite des monastères chrétiens orthodoxes historiques, est considéré par les Serbes comme le berceau de leur identité et de leur religion.

En 1989, le nouveau président serbe Slobodan Milosevic réduit considérablement son autonomie, générant une contestation violemment réprimée. En 1990, les leaders albanais déclarent l'indépendance du Kosovo, rejetée par le gouvernement serbe. Ibrahim Rugova, "père de la nation", installe une société parallèle.

Les guerres de Croatie (1991-95) et de Bosnie (1992-95) déclenchent le processus de désintégration de la Yougoslavie. Leur terme ne s'accompagne pas d'un apaisement au Kosovo où la répression de Slobodan Milosevic s'accentue jusqu'à aboutir à un conflit ouvert.

- Protection internationale -

Entre 1998 et 1999, la guerre du Kosovo entre séparatistes albanais et forces serbes fait plus de 13.000 morts, dont environ 11.000 Kosovars albanais et 2.000 serbes. Presqu'un million de réfugiés affluent en Albanie et en Macédoine.

Après le massacre de Racak, l'Otan intervient au Kosovo avec une campagne de bombardements de 78 jours, visant des cibles militaires serbes. Mais selon l'organisation Human Rights Watch, 500 civils, serbes et kosovars albanais, ont été tués dans ces frappes, qui restent une humiliation et un traumatisme pour les Serbes. Les forces serbes se retirent du Kosovo le 10 juin 1999. L'ONU et l'Otan le placent sous protection.

Après la guerre, des tensions persistent entre la majorité albanaise kosovare et la minorité serbe, notamment dans la ville divisée de Mitrovica (nord). En 2004 des émeutes anti-serbes font 19 morts, avec des victimes dans les deux communautés.

- Indépendance -

Le 17 février 2008, le Parlement du Kosovo déclare l'indépendance, immédiatement reconnue par les Etats-Unis et de nombreux pays européens. En revanche elle est rejetée par la Serbie, la Russie et d'autres pays comme l'Espagne qui y voient un précédent inquiétant pour leurs propres régions aux velléités indépendantistes.

En 2009 le Kosovo devient membre du FMI et de la Banque mondiale. En 2010, la Cour internationale de justice considère son indépendance conforme au droit international. La Serbie ne la reconnaît toujours pas, mais participe à partir de 2011 à des discussions sous le parrainage de Bruxelles, alors que le Kosovo et la Serbie veulent adhérer à l'Union européenne. Leurs Premiers ministres se rencontrent pour la première fois.

Le Kosovo, qui n'a pas d'armée, reste sous protection de l'OTAN.

Depuis environ deux ans, les discussions de normalisation entre Belgrade et Pristina sont au point mort. Et leurs relations connaissent des épisodes de tensions récurrents.

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