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L'Espagne démantèle un réseau djihadiste dans 17 prisons

(Belga) Un réseau de recrutement et de radicalisation djihadiste présent dans 17 prisons espagnoles et dans lequel étaient impliqués deux des participants aux attentats de 2004 à Madrid a été démantelé, ont annoncé mardi les autorités espagnoles.

Des agents de la Garde civile "ont identifié et interrogé 25 détenus de différents centres pénitentiaires espagnols, accusés de faire partie d'un groupe proche de Daech (acronyme en arabe de l'organisation Etat islamique, EI) dédié à la radicalisation d'autres prisonniers", a indiqué le ministère de l'Intérieur. Le groupe était composé d'une "vingtaine" de détenus ayant des antécédents djihadistes et de quelques radicalisés en prison, selon une source antiterroriste. Cette source a confirmé qu'il y avait parmi eux des personnes "impliquées dans les attentats du 11 mars" 2004, l'attaque djihadiste la plus meurtrière ayant touché l'Europe, quand un groupe de la mouvance Al-Qaïda avait fait exploser des bombes dans des trains de banlieue, provoquant la mort de 191 personnes. Il s'agit de deux Marocains, Jamal Zougam, jugé en 2007 coupable d'être l'un des poseurs de bombes et condamné à une peine symbolique de 42.922 ans de prison, et Hassan el-Haski, qui purge une peine de 14 ans de détention. La majorité étaient marocains ou espagnols d'origine marocaine, avec quelques Espagnols "convertis" à l'islam et un Danois, selon cette source. Le ministère ne donne guère de détails sur l'activité du groupe, mentionnant seulement une "finalité prosélyte". Il ne précise pas si les prisonniers étaient en lien avec l'EI. Selon la source antiterroriste interrogée par l'AFP, ils n'avaient pas de "plan concret" d'attentat mais créaient "un état d'esprit belliqueux vis-à-vis du personnel pénitentiaire". Certains d'entre eux devaient être remis en liberté dans les prochaines semaines et la justice devra déterminer s'ils doivent être maintenus en détention. "Si l'enquête a débuté sur un détenu dans un centre pénitentiaire en particulier, l'activité illicite du groupe s'étendait à 17 centres, ce qui représente 55% des prisons abritant des prisonniers liés au terrorisme djihadiste", selon le ministère. Ils communiquaient d'une prison à l'autre par voie postale, utilisant des détenus dont le contenu des correspondances n'était pas surveillé par les autorités pénitentiaires. L'Espagne a été frappée en août 2017 par un double attentat revendiqué par l'organisation Etat islamique, à Barcelone et à Cambrils, ayant fait 16 morts. (Belga)

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