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L'Italie limite les services aux demandeurs d'asile

(Belga) Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, chef de file de l'extrême droite, a annoncé avoir envoyé une circulaire limitant au strict minimum les services offerts aux 136.000 demandeurs d'asile que compte actuellement le pays.

La directive s'accompagne d'un nouvel accord signé avec l'autorité anticorruption pour mieux surveiller l'usage des fonds par les structures privées, après la révélation de nombreux excès. "Plus de contrôles et moins de dépenses. Sur l'immigration enfin les choses changent, comme promis. Des paroles, on passe aux actes", a écrit M. Salvini. Jusqu'à présent, les appels d'offres émis par les préfectures pour les structures d'accueil pour demandeurs d'asile prévoyaient 30 à 35 euros par jour et par personne, et jusqu'à 45 euros pour les personnes vulnérables, soit un coût de près de 3 milliards d'euros par an pour l'Etat. Désormais seuls les services "de premier accueil" seront garantis aux demandeurs d'asile, tandis que les "interventions pour favoriser l'intégration" -- cours d'italien, formations, soutien psychologique... -- seront réservées à ceux qui ont obtenu un titre de séjour. Compte tenu de la lenteur des procédures et des recours, les demandeurs d'asile peuvent pourtant passer jusqu'à plus de deux ans dans les centres d'accueil. Selon la presse, le budget pour un demandeur d'asile devrait descendre autour de 20 euros par jour, sauf pour les personnes "vulnérables". Début juillet, M. Salvini avait déjà adressé une circulaire aux commissions d'examen des demandes d'asile pour réclamer une accélération des procédures et une limitation des permis de séjours humanitaires. Sur les quelque 81.500 décisions rendues par ces commissions en 2017, 8% ont accordé l'asile, 8% la protection subsidiaire, 25% un titre de séjour humanitaire et 58% ont été rejetées. Même s'il n'existe pas de statistiques, une partie de ces déboutés ont déposé un recours, et les juges accordent fréquemment la protection humanitaire. Cette protection humanitaire doit être réservée à "des cas exceptionnels" n'entrant pas dans le cadre strict du droit d'asile, a insisté M. Salvini. "L'idée c'est que les femmes enceintes et les enfants, qu'ils fuient ou non la guerre, s'ils sont en Italie, ils restent. Le problème, c'est l'armée de dizaines de milliers de filous qui sont des clandestins", avait-il expliqué. (Belga)

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