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L'ultranationaliste Seselj empêché de manifester dans un village de Serbie

La police serbe a empêché l'ultranationaliste Vojislav Seselj de manifester dimanche à Hrtkovci, village de la province de Vojvodine ou vit une minorité croate, où ses discours dans les années 1990 lui ont valu d'être condamné par la justice internationale.

D'importantes forces de la police serbe ont bloqué dimanche tous les accès à ce village, situé à 70 kilomètres à l'ouest de Belgrade, a constaté un photographe de l'AFP.

"Nous sommes venus en tant qu'opposition provoquer le régime qui nous interdit de manifester (...) et pas les Croates" qui vivent à Hrtkovci, a déclaré Vojislav Seselj, 63 ans, aux journalistes dans le village de Jarak, situé à 3 km de Hrtkovci, où un cordon de la police lui a barré la route.

Début avril, la justice internationale l'avait condamné en appel à dix de prison pour "persécution", "déportation", "transferts forcés" de populations, des infractions qualifiées de "crimes contre l'humanité", notamment à Hrtkovci.

Le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), compétent pour reprendre en charge les dossiers du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), avait estimé que ses discours enflammés en 1991-93, au début du conflit dans l'ex-Yougoslavie, avaient bel et bien "incité à la violence" et "violé le droit à la sécurité" des populations non serbes auxquelles il s'en prenait.

De par "son influence sur la foule", "M. Seselj a contribué de manière substantielle au comportement de ceux qui ont perpétré" les crimes, a trancher la justice internationale.

Vojislav Seselj avait qualifié ce verdict de "contraire à la loi", et annoncé, peu après, son intention de manifester avec les sympathisants de son parti radical (SRS) à Hrtkovci.

Ce partisan virulent de la "Grande Serbie" est resté libre car la peine est couverte par la période de détention déjà effectuée, soit près de 12 ans en prison à La Haye entre février 2003 et novembre 2014. Il a été libéré en 2016 pour raisons de santé.

Le fondateur du parti d'extrême droite serbe SRS, aujourd'hui député, avait été acquitté au terme d'un procès de huit ans, en mars 2016.

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