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La directrice allemande d'un centre culturel enlevée à Bagdad est libre

La directrice allemande d'un centre culturel, enlevée lundi soir dans le centre de Bagdad, a été libérée dans la nuit de jeudi à vendredi, a annoncé l'armée irakienne, sans toutefois préciser l'identité de ses ravisseurs.

"Les forces de sécurité ont libéré la militante Hella Mewis", dont le centre d'art Tarkib, est connu pour soutenir de jeunes artistes et avait pris fait et cause pour les manifestants anti-pouvoir à l'automne dernier, indique un communiqué laconique du porte-parole des forces armées, le général Yahya Rassoul.

Il ne précise ni le moment ni les circonstances exacts de sa libération, alors que comme Mme Mewis, des dizaines de militants actifs dans les manifestations de l'automne ont été enlevés ces derniers mois, pour la plupart libérés sans que les autorités n'accusent jamais aucun auteur.

L'ONU accuse "des milices", alors que les factions armées pro-Iran n'ont cessé de gagner en influence ces dernières années, notamment avec l'intégration d'anciens paramilitaires au sein des forces régulières.

Le juge Abdelsattar Bayraqdar, porte-parole du Conseil suprême de la magistrature, a indiqué toutefois vendredi que "l'enquête sur ce crime se poursuit", alors que des médias locaux ont déjà diffusé des images de vidéosurveillance montrant l'enlèvement de Mme Mewis.

Prise en étau entre une berline noire et un pick-up blanc, un modèle utilisé par certaines forces de sécurité, sur la corniche du Tigre, elle a été forcée de descendre de son vélo par des hommes qui l'ont poussée violemment à l'intérieur du pick-up. L'enregistrement de l'enlèvement dans sa totalité dure moins d'une minute.

Non loin, des policiers postés dans un commissariat ne sont pas intervenus, a affirmé à l'AFP un responsable des services de sécurité.

L'ambassade d'Allemagne à Bagdad n'a jusqu'ici pas commenté cet enlèvement.

Une amie de Mme Mewis avait affirmé à l'AFP qu'elle était inquiète depuis l'assassinat début juillet à Bagdad du chercheur Hicham al-Hachémi, connu lui aussi pour son soutien au mouvement de contestation contre le gouvernement.

La mort violente de M. Hachémi devant son domicile a relancé les craintes de nouveaux assassinats politiques, dans un pays qui en était coutumier durant les années de guerre civile (2006-2009) mais où ils sont depuis devenus très rares.

Depuis le début de l'année, deux journalistes français ont été retenus en otage plusieurs jours, ainsi que trois humanitaires, libérés après deux mois de captivité et qui avaient été enlevés avec un Irakien dans le même quartier de Karrada.

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