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La journée des Français: déprime silencieuse à Dublin

Sollicité par la presse restée avec lui à Dublin, le XV de France n'a pas voulu revenir lundi sur la leçon que lui a infligée la veille l'Irlande (26-14), à cinq jours d'une fin de Tournoi des six nations tendue en Italie.

L'encadrement des Bleus n'a pas l'habitude d'effectuer un débriefing à J+1 lors de ses déplacements dans le Tournoi, pour la bonne raison que le lendemain de match est généralement synonyme de retour à Paris. Le cas est un peu particulier à Dublin, où les Bleus sont restés préparer le match à Rome samedi, officiellement pour ne pas perdre de temps entre ces deux déplacements rapprochés.

Du temps, les Bleus en ont pourtant eu pour aller se balader en fin de matinée après une séance de récupération pour les 23 joueurs de la feuille de match --moins Wenceslas Lauret et Jefferson Poirot, blessés--, un peu plus physique pour les réservistes.

Mais pas pour les médias français restés pour les suivre jusqu'à jeudi, jour de l'annonce de la composition et du départ pour la Ville éternelle: déjà frustrés par une zone mixte d'après-match maigrichonne (5 joueurs en plus du sélectionneur Jacques Brunel et du capitaine Guilhem Guirado), les journalistes devront attendre jusqu'à mardi.

- Balade en ville -

A six mois de la Coupe du monde, joueurs comme entraîneurs ne veulent logiquement pas s'épancher sur un match au cours duquel ils n'ont pas existé face à une équipe référence, dominés comme jamais en première période.

D'abord pour ne pas ressasser un échec cuisant qui les replonge en plein doute, à peine levé deux semaines auparavant par un succès bonifié face à une Écosse décimée (27-10).

Ensuite parce qu'ils ont encore en mémoire l'exemple de Camille Lopez et Morgan Parra, tancés par le président de la Fédération Bernard Laporte pour des déclarations implicitement critiques envers l'encadrement après la précédente correction, subie en Angleterre (44-8). Et écartés purement et simplement lors du match suivant face à l'Ecosse, alors que Brunel s'était réjoui en début de Tournoi de pouvoir enfin les aligner ensemble.

Les Bleus ne sont pas pour autant cloîtrés dans leur élégant hôtel, le Merrion, situé en plein centre de Dublin. A la réception, on pouvait entrer librement croiser les réservistes Geoffrey Doumayrou et Paul Gabrillagues en civil ou Wesley Fofana en survêtement. Mais les candidats ne devraient pas se bousculer pour le point presse de mardi, auquel trois joueurs sont prévus.

- Laporte reste discret -

C'est dans cette ambiance sinistre, renforcée par l'analyse vidéo du naufrage dominical face au XV du Trèfle et la grisaille du ciel irlandais, que le pilier gauche Dany Priso et le troisième ligne Kélian Galletier devaient arriver en fin de journée pour remplacer Poirot et Lauret, victimes d'une entorse d'un genou. Le premier est reparti dès lundi matin à Bordeaux, le second rentrera mardi matin à Paris.

Et les dirigeants de la Fédération dans tout ça ? Le président Bernard Laporte, qui refuse d'évoquer publiquement le XV de France depuis des mois, est bien présent à Dublin mais ne se fait pas remarquer. Il participera mercredi et jeudi aux négociations menées par World Rugby sur le projet de Championnat des Nations.

Son N.2 Serge Simon, lui aussi présent, a osé un Tweet après la débâcle, félicitant les Irlandais et positivant: "Nous devons continuer de travailler". La finale surprise de l'équipe de France à VII au tournoi de Vancouver lui a permis d'être plus prolifique.

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