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La verbalisation des chauffards monégasques sur les routes françaises reste difficile

Monaco a annoncé mercredi vouloir identifier et auditionner des chauffards présumés ayant commis de dangereuses infractions sur les routes françaises, les monégasques jouissant depuis plusieurs années d'une certaine impunité faute de coopération efficace entre les deux pays.

En 2018, 100.000 infractions routières ont été commises en France par des véhicules monégasques, la Principauté ne comptant pourtant que 30.000 véhicules immatriculés, a précisé le ministre de l'Intérieur Patrice Cellario, lors d'une conférence de presse. Un chiffre "encourageant" toutefois selon lui : 140.000 infractions avaient été commises il y a deux ans.

"Il ne faut pas qu’on ait un sentiment d’impunité parce qu’on n’est pas sur le territoire monégasque, et l’on se doit aussi d’être attentif à l’image que l’on porte", a déclaré le ministre. De fait, les Monégasques n'ont pas grand-chose à craindre des radars tricolores: il n'est "pas possible" pour des questions juridiques de procéder à des échanges de cartes grises entre Monaco et la France, a-t-il précisé.

De tels accords existent entre la France et 20 pays européens, dont la Suisse, mais pour Monaco, les juges doivent en passer par une demande d’entraide judiciaire pour connaître l’identité des contrevenants qu’ils souhaitent poursuivre. Cette possibilité est ouverte depuis 2005, et depuis 2016, le parquet de Rennes, qui centralise les poursuite en matière d'infractions routières, transmet régulièrement ce genre de demandes aux juges monégasques.

Les autorités monégasques ont ainsi fait état d'une demande transmise lundi par la France visant 137 véhicules immatriculés à Monaco ayant commis de nombreuses infractions l'an dernier, au moins 50 pour certains d'entre eux.

"J’ai demandé (le jour même) l’identification et l’audition des personnes dont j’estime qu’elles peuvent être les plus dangereuses", a précisé Sylvie Petit-Leclair, procureur général de la Principauté de Monaco.

Ces personnes ne peuvent toutefois être poursuivies à Monaco. C’est à la France, si Monaco accepte de lui transmettre l’identité des conducteurs, de les poursuivre devant ses tribunaux. Monaco n'a procédé jusqu'à présent qu'à des auditions et des rappels à la loi concernant ces récidivistes.

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