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Le cas du petit Alfie revient devant la justice britannique

Les parents du petit Alfie, forts du soutien du pape et du gouvernement italien, sont de retour devant la justice mercredi pour obtenir le droit de transférer en Italie leur bébé, dans un état semi-végétatif et dont les médecins britanniques ont décidé l'arrêt du traitement.

Lundi soir, l'assistance respiratoire avait été retirée au petit garçon de 23 mois, qui est atteint d'une maladie neurodégénérative rare, avant d'être réinstallée vingt heures plus tard. Ce qui selon son père prouve qu'il peut respirer seul et que son état de santé est "significativement meilleur" que ce qui a été évalué.

Mardi, l'avocat Paul Diamond, membre du Christian Legal Centre, un groupe qui vise à "protéger la liberté des chrétiens de vivre selon leurs croyances" et défend les parents, a demandé au juge de revoir sa position, et de leur permettre d'emmener leur fils en Italie où des hôpitaux ont proposé de l'accueillir.

La requête a été rejetée par le juge Anthony Hayden de la Haute cour de Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, qui a estimé que le dossier d'Alfie avait atteint son "chapitre final", malgré les meilleurs soins prodigués à l'enfant. Il a autorisé le placement du garçon dans un autre service hospitalier, dans un hospice ou son retour au domicile de ses parents. Mais ces derniers ont décidé de faire une nouvelle fois appel, devant la Haute Cour de Londres.

"Ce qu'ils veulent, c'est accéder à cette offre de soin de l'hôpital italien, ce qui leur est actuellement refusé", a dit à l'AFP Andrea Williams, directrice du Christian Legal Centre.

L'audience de mercredi après-midi est la nouvelle étape d'une longue bataille judiciaire qui oppose l'équipe médicale de l'hôpital pour enfants Alder Hey à Liverpool (nord-ouest de l'Angleterre) aux parents du bébé.

La Haute Cour, la Cour d'appel et la Cour suprême britanniques ont à chaque fois statué en faveur de l'équipe médicale. La Cour européenne des droits de l'homme a également rejeté la requête des parents.

Selon l’hôpital, les juges ont confirmé à chaque décision qu'il n'était "pas dans le meilleur intérêt d'Alfie de continuer à recevoir un traitement ou à voyager à l'étranger pour recevoir des soins".

- Nationalité italienne -

Au-delà de l'aspect médical, le cas du petit Alfie pose des questions éthiques, comme, en France, l'affaire Vincent Lambert, ou au Royaume-Uni, l'affaire Charlie Gard, un petit garçon atteint d'une maladie génétique rare, décédé en juillet 2017. Il a provoqué de nombreuses réactions, notamment dans les cercles religieux.

Le pape François lui-même a manifesté à plusieurs reprises son soutien aux parents du petit Alphie.

"Emu par les prières et l'immense solidarité qui sont témoignées au petit Alfie Evans, je renouvelle mon appel à ce que les souffrances des parents soient entendues et que leur désir de chercher de nouvelles formes de traitement soit exaucé", a-t-il écrit lundi sur Twitter.

A Rome, la directrice de l’hôpital pour enfants Bambino Gesù a annoncé qu'un avion médicalisé fourni par le ministère italien de la Défense était prêt à décoller d'Italie pour aller chercher l'enfant, qui s'est vu attribuer la nationalité italienne.

L'hôpital Gaslini à Gênes s'est également dit prêt à l'accueillir.

"Il pourrait déjà être en Italie à l'heure qu'il est", a regretté mardi Tom Evans, ajoutant: "je n'abandonne pas car Alfie respire, il ne souffre pas".

Mais l’hôpital de Liverpool explique que le petit garçon est atteint d'une pathologie rare qui atteint son cerveau et pour laquelle il n'existe pas de traitement et estime qu'il est dans son intérêt de ne pas poursuivre les soins.

"La priorité absolue de l’hôpital est de veiller à ce qu'Alfie reçoive les soins nécessaires au maintien de son bien-être, de sa dignité et de sa vie privée", a affirmé mardi un porte-parole de l'établissement.

Né le 9 mai 2016, Alfie est hospitalisé depuis décembre 2016.

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