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Le gouvernement britannique reprend à son compte un projet de loi anti-voyeurisme

Prendre des photos sous les jupes des femmes sera bientôt interdit au Royaume-Uni, a décidé lundi le gouvernement britannique, qui a repris à son compte une proposition de loi parlementaire rejetée vendredi en raison de l'opposition exprimée par un député conservateur.

Le gouvernement va introduire un projet de loi qui sera présenté jeudi à la Chambre des Communes, et sera débattu avant la pause parlementaire du 28 juillet, a annoncé la secrétaire d’Etat à la Justice, Lucy Frazer.

Vendredi, le député conservateur Christopher Chope avait bloqué l'examen du texte en criant "Objection", sous prétexte qu'il n'y avait pas de débat approprié programmé, s'attirant de vives critiques et la décoration de l'entrée de sa permanence locale ainsi que de son bureau au parlement avec des culottes.

"Bon de voir la rénovation intervenue dans mon couloir pendant le week-end", s'est moquée la députée verte Caroline Lucas, dont le bureau jouxte celui de M. Chope, accompagnant son message d'une photo des culottes colorées accrochées sur un fil ornant la porte de son voisin.

La proposition de loi, visant à punir de deux ans de prison les voyeurs qui prennent des photos sous les robes ou les jupes, avait été introduite par la députée libéral-démocrate (centre) Wera Hobhouse à la suite d'une campagne menée par Gina Martin, une jeune femme de 26 ans, elle-même victime de cette pratique désignée par le terme "upskirting" en anglais.

Après que deux hommes eurent pris une photo sous sa jupe lors d'un festival à Londres en 2017, puis partagé la photo à partir de leurs téléphones, la jeune femme avait tenté de faire intervenir la police mais aucune poursuite n'avait pu être engagée, faute de chef d'accusation approprié.

En conseil des ministres lundi, la Première ministre Theresa May a déclaré que prendre des photos sous les jupes des femmes constituait "une invasion de la vie privée qui laisse les victimes se sentir dégradées et angoissées", selon son porte-parole.

L'intervention de M. Chope pourrait aussi avoir des conséquences en termes de procédure. Se disant en colère de voir des députés bloquer des textes simplement en criant "objection" lors de la lecture de leur intitulé, l'ancien vice-président conservateur de la chambre des députés, Nigel Evans, a déclaré lundi avoir écrit au président du comité de procédure parlementaire pour lui demander une réforme.

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