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Le parquet anversois enquête sur trois dossiers de pesticides illégaux

(Belga) Le parquet anversois enquête actuellement sur trois dossiers concernant des pesticides illégaux, écrit mercredi l'hebdomadaire Knack. Le parquet allemand de Bad Kreuznach a également ouvert une enquête sur des pesticides importés via le port d'Anvers.

Le marché européen des pesticides affiche un chiffre d'affaires annuel de 11 milliards d'euros, selon les calculs de Knack. Environ 10% de ce chiffre proviendrait du marché parallèle et le port d'Anvers constitue une porte d'entrée prisée pour les pesticides illégalement importés en Europe, principalement de Chine. Non testés, ces produits peuvent se révéler dangereux pour la santé, l'environnement et la biodiversité. Fin avril, l'hebdomadaire néerlandophone rapportait que le parquet d'Anvers s'intéressait à l'importation de pesticides illégaux via le port de la Métropole. Le porte-parole du parquet Kristof Aerts précise à présent que trois enquêtes au total sont en cours. L'une de ces affaires concerne une trentaine de tonnes de propanil, saisies en 2018 dans le port d'Anvers par l'unité nationale d'enquête de l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca). Importée par une entreprise allemande, la cargaison provenait d'Inde et était destinée à la Grèce. L'Afsca a constaté que le pesticide était non conforme et la Grèce n'a plus autorisé aucune importation de propanil en provenance de l'Inde. L'agence fédérale belge a en outre imposé une amende administrative à l'importateur mais celui-ci a refusé de la régler, arguant que la saisie était irrégulière. L'Afsca a ensuite transmis un procès-verbal au parquet anversois en mai 2019. "L'enquête suit son cours, personne n'a encore été arrêté", a indiqué M. Aerts. Un deuxième dossier concerne l'importation et la commercialisation massive d'antibiotiques par un Roumain de 41 ans en Flandre. Les produits étaient destinés au secteur agricole. L'unité nationale d'enquête de l'Afsca a également transmis un procès-verbal au parquet à ce sujet. "Après une investigation approfondie sur l'identité du suspect, une enquête judiciaire a été ouverte à l'été 2018", selon Kristof Aerts. Une dizaine de perquisitions, principalement aux domiciles de distributeurs présumés des pesticides, ont été menées au printemps 2019 par la police judiciaire fédérale d'Anvers, en collaboration avec l'Afsca. "De grandes quantités d'antibiotiques, pesticides et biocides ont été saisies par l'unité nationale d'enquête de l'Afsca, entre autres à Laakdal, Boechout (toutes deux en province d'Anvers, NDLR) et Bekkevoort (dans le Brabant flamand). Ces produits sont interdits en Belgique. Le suspect de 41 ans a été interpellé puis relâché après son audition", a commenté le porte-parole du parquet. En Allemagne, le parquet de Bad Kreuznach (ouest) mène l'enquête depuis 2019 sur des pesticides illégaux qui transitent par le port d'Anvers. "Huit personnes sont soupçonnées d'avoir mis en circulation plus de 72.000 litres de pesticides entre 2015 et 2017 via un réseau d'entreprises", a indiqué un porte-parole du parquet allemand à ARD, média partenaire de Knack. Les suspects auraient détourné une autorisation accordée pour le produit phytosanitaire Bumper Super 490 EC. Les substances actives du produit provenaient de Chine. Introduites dans l'Union européenne via Anvers, elles auraient été approuvées par une société belge avant d'être exportées vers la Pologne. (Belga)

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