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Le procès des néonazis grecs se poursuit avec l'audition du principal suspect

Giorgos Roupakias, l'homme qui a avoué avoir poignardé en 2013 Pavlos Fyssas, rappeur antifasciste, est entendu jeudi par la justice grecque pour la première fois dans le cadre du procès fleuve du parti néonazi Aube dorée.

Le procès d'Aube dorée est entré fin juin dans sa dernière ligne droite après quatre ans d'audiences, avec le début des dépositions de 14 prévenus, accusés d'avoir participé au meurtre du musicien de 34 ans en septembre 2013 dans la banlieue populaire de Kératsini dans le sud-ouest d'Athènes.

En présence du père de Pavlos Fyssas, Giorgos Roupakias est revenu devant les juges sur son adhésion à Aube dorée en 2012, sur sa prestation de serment avec un salut hitlérien, et ses liens avec le parti qui aurait commandité le meurtre du militant antifasciste.

"Depuis quand notre pays s'est rempli de 600.000 nazis (qui ont voté pour Aube dorée)? Nous faisions un salut antique, et non en mémoire d'Hitler", a lancé l'accusé.

Giorgos Roupakias a avoué avoir poignardé Pavlos Fyssas dans la nuit du 17 septembre 2013. Averti par l'organisation locale d'Aube dorée qu'un militant avait été attaqué au devant d'un bar à Keratsini, Giorgos Roupakias affirme s'être rendu sur place et avoir "attaqué la personne la plus proche de lui avec un couteau", et nie avoir eu connaissance de l'identité de sa victime. A ce stade de l'audience, le père du chanteur, visiblement ému, a hurlé : "menteur!".

"Il s'agissait d'un simple meurtre", a balbutié l'accusé. "Il ne s'agit jamais d'un simple meurtre", a répondu la juge.

Le meurtre de Pavlos Fyssas a choqué la Grèce et a déclenché une vague de poursuites pénales contre dirigeants, députés et membres de l'Aube dorée, qui jusque-là bénéficiait d'une quasi impunité pour des violences et agressions contre des migrants et militants de gauche.

Entamé le 20 avril 2015, ce procès inédit compte déjà plus de 400 jours d'audience, près de 300 témoins, des dizaines d'avocats et un dossier d'instruction de 1,5 téraoctets.

Le procès doit s'interrompre fin juillet et reprendre en septembre où d'autres prévenus, notamment des dirigeants du parti néonazi, doivent être entendus.

Aube dorée n'a pas réussi à dépasser le seuil des 3% nécessaires pour entrer au Parlement lors des élections législatives le 7 juillet dernier.

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