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Les Danois expliquent leurs mesures controversées sous les critiques des eurodéputés: Louis Michel EXPLOSE de colère

Les ministres danois des Affaires étrangères Kristian Jensen et de l'Immigration Inger Stojberg sont venus expliquer lundi après-midi en commission des Libertés civiles (LIBE) du Parlement européen deux mesures controversées que leur gouvernement s'apprête à faire voter, la confiscation des biens de valeur des demandeurs d'asile pour payer leur séjour et le durcissement des conditions de regroupement familial. Le Belge Louis Michel (ALDE) a dénoncé "un simulacre de débat".

Les deux ministres ont d'abord rappelé que le Danemark "a fait sa part du travail" en proposant un programme d'intégration de trois ans avec enseignement de la langue, aides à l'emploi et revenu de remplacement. "Mais il y a un autre principe fondamental, c'est que ceux qui peuvent s'en sortir seuls ne doivent pas être aidés par l'Etat", a souligné Inger Stojberg.


Mesure trop vague

C'est pourquoi le Parlement danois débattra mardi de la possibilité pour la police de fouiller les effets des migrants pour vérifier les moyens dont ils disposent pendant qu'on traitera leur demande d'asile, a précisé la ministre. Les demandeurs d'asile pourront garder une somme de 10.000 couronnes (environ 1.300 euros) et les objets qui ont une valeur sentimentale. "Beaucoup de demandeurs d'asile ont peu de biens et peu d'argent liquide, mais ceux qui ont les moyens de payer leur séjour doivent le faire." Plusieurs députés, notamment de l'ALDE dont est membre le parti libéral au pouvoir au Danemark, ont critiqué la mesure, l'estimant trop vague, car il n'existe par exemple pas de définition de la "valeur sentimentale".

"Quelle est la valeur que vous espérez en retirer? ", s'est interrogée Sophie in 't Veld (ALDE), sans recevoir de réponse. Concernant la mesure sur le regroupement familial, Mme Stojberg a expliqué que la proposition visait à rendre impossible ce regroupement dans les trois premières années.


Louis Michel dénonce un "simulacre de débat"

"Mais il y aura un examen individuel de chaque cas, dans le respect des obligations internationales du Danemark", a-t-elle assuré. Son collègue a lui aussi insisté plusieurs fois sur le fait que le Danemark respecterait "toutes les conventions (que le pays a) signées, sans aucun doute". "Le Danemark est et a toujours été un champion de la défense des droits de l'homme", a rappelé Kristian Jensen. Le Belge Louis Michel a dénoncé "un simulacre de débat" après que la séance, très minutée, s'est terminée au bout d'une heure et quart environ. "C'est sans doute l'exemple le plus scandaleux de déshonneur pour le Parlement européen", s'est-il emporté.


Parlement européen mal à l'aise

Le sujet avait déjà fait débat la semaine dernière en séance plénière du Parlement européen, les Verts demandant qu'il soit abordé en séance avant le vote du Parlement danois afin d'envoyer un signal fort au gouvernement de Lars Rasmussen. Mais la majorité avait préféré aborder le sujet d'abord en commission LIBE ce lundi. Ce n'est pas la première fois que le Parlement européen apparaît mal à l'aise face à une décision interne d'un Etat membre qui semble en conflit avec les valeurs de l'Union européenne.

Mardi dernier, le débat avec la cheffe de gouvernement polonaise, Beata Szydlo, sur la réforme de la Cour constitutionnelle et la loi sur les médias publics avait tourné à l'affrontement entre les partisans de la souveraineté nationale, affirmant que la Pologne est une démocratie, et les défenseurs des libertés fondamentales, prudents en attendant l'avis de la Commission de Venise (une commission consultative du Conseil de l'Europe spécialisée dans le droit constitutionnel et l'Etat de droit) sur les réformes polonaises.

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