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Les députés européens font craindre le pire aux constructeurs automobiles: -40% d'émissions de CO2 d'ici 12 ans!

Les députés européens ont démontré lundi soir, en commission parlementaire, leur volonté de durcir les objectifs de la Commission européenne pour réduire davantage encore les émissions de CO2 des voitures et des camionnettes neuves.

Contre les 15% de réduction d'émissions d'ici 2025 et les 30% d'ici 2030 proposés par la Commission européenne (par rapport aux mesures qui seront prises en 2021), les élus se sont prononcés à Strasbourg respectivement pour 20% et 45% de réduction, lors d'un vote toutefois très partagé.


Les partis conservateurs ont perdu

Ces taux avaient fait ces dernières semaines l'objet d'intenses pourparlers. D'un côté, les conservateurs se montraient soucieux des intérêts économiques des constructeurs automobiles et de la préservation de l'emploi dans les pays ayant une forte industrie automobile comme l'Allemagne. Ainsi, le plus grand parti du parlement, le PPE, n'a pas soutenu les objectifs validés en commission.

Cette frilosité s'est avérée insuffisante car d'un autre côté s'était constituée une alliance de partis de gauche, de libéraux et d'écologistes, qui réclamaient des objectifs plus ambitieux.


But: respecter l'Accord de Paris COP21

La réduction des émissions de CO2 des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers neufs (moins de 3,5 tonnes) doit en théorie permettre à l'UE de respecter ses engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris (COP21), à savoir une réduction de 40% des émissions générales de CO2 d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990.


Bientôt des voitures chinoises électriques à Gosselies

Le vote de lundi soir constitue un "compromis entre différents intérêts", selon la rapportrice Miriam Dalli (S&D). "Si nous ne prenons pas les devants, d'autres concurrents nous devancerons", a-t-elle dit en citant les investissements chinois dans le secteur en Europe. En Belgique par exemple, ces investissements pourraient se traduire pas la venue de l'entreprise chinoise Thunder Power pour construire ses voitures électriques à Gosselies, sur le site de Caterpillar.


Pour transformer l'industrie automobile européenne et non la tuer

Le vote en plénière devrait avoir lieu début octobre et être suivi de négociations avec les États membres et la Commission européenne. "L'enjeu est non seulement de protéger la planète et la santé de nos concitoyens, mais également de transformer notre industrie avant qu'elle ne soit complètement à la traîne au niveau mondial", a commenté Karima Delli (Vert-ALE), présidente de la commission Transports du Parlement européen.


Amendes en cas de véhicules trop polluants ou pas assez d'électriques vendus

Les mesures approuvées prévoient aussi des incitations financières pour les constructeurs automobiles afin qu'ils orientent leur production vers les véhicules électriques (ainsi que des amendes en cas de non-respect des émissions de CO2). Les députés européens se sont ainsi prononcés en faveur de nouveaux objectifs pour ce type de véhicules dont la part doit atteindre 20% des ventes en 2025 et 40% en 2030. Des amendes supplémentaires sont prévues en cas d'échec pour atteindre ces objectifs.

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