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Les Européens adoptent leur position sur la relation post-Brexit avec Londres

Les 27 dirigeants de l'Union européenne ont adopté vendredi leur position commune pour les négociations à venir de la relation commerciale post-Brexit avec Londres.

Vendredi matin, avant de quitter ses homologues, la Première ministre britannique Theresa May a souhaité une "nouvelle dynamique dans la négociation", afin d'assurer un partenariat "fort" entre les deux blocs sur le plan économique et en matière de sécurité, malgré leur divorce programmé fin mars 2019.

La perspective du Brexit n'a pas empêché les Européens d'afficher une solidarité sans faille avec Mme May jeudi soir dans l'affaire de l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal le 4 mars à Salisbury sur le territoire britannique, qui a provoqué de fortes tensions avec Moscou.

Donald Tusk, président du Conseil européen, l'instance qui regroupe les chefs d'Etat et de gouvernement, a aussi demandé aux 27 de donner leur un feu vert "de principe" à l'accord pour une transition post-Brexit présenté en début de semaine par les négociateurs, Michel Barnier pour l'UE et le Britannique David Davis.

"Nous franchissons aujourd'hui une étape décisive dans cette négociation difficile et extraordinaire", a observé vendredi matin M. Barnier, qui a fait un compte-rendu des discussions aux 27.

Les lignes directrices fixées par les dirigeants des 27 vont permettre au Français et à son équipe de commencer la discussion sur le cadre du futur partenariat avec Londres, "qui devra respecter les principes et l'identité de l'UE et du marché unique".

Donald Tusk l'a répété: le choix du Royaume-Uni de quitter le marché unique et l'union douanière donnera de fait lieu à des "frictions" dans la future relation commerciale.

- Compromis réciproques -

Lors du dîner jeudi, Theresa May a souligné que l'accord provisoire trouvé lundi sur une période de transition post-Brexit de 21 mois avait nécessité "des compromis de chaque côté" mais avait permis d'offrir de la "certitude" aux entreprises et aux citoyens concernés par le Brexit.

L'UE insiste pour qu'un futur accord de libre-échange préserve l'indivisibilité de son marché unique, rappelant une nouvelle fois un de ses principes de base dans cette négociation: pas de commerce "à la carte", secteur par secteur.

Les 27 poussent pour, à terme, maintenir des frais de douane nuls et l'absence de restrictions quantitatives.

- Frontière irlandaise -

Mais le principal point d'achoppement dans les discussions reste la question de la frontière irlandaise.

Les Britanniques ont accepté d'intégrer dans l'ébauche d'accord de retrait actuellement sur la table l'option d'un "espace réglementaire commun" incluant l'UE et la province britannique d'Irlande du Nord, au moins jusqu'à ce qu'ils proposent une autre solution satisfaisante.

"Une fois passés à l'étape où nous pouvons discuter de la future relation, c'est là, pensons-nous, que la solution à la frontière irlandaise sera trouvée", a estimé un haut responsable britannique sous couvert d'anonymat.

Un point de vue dont s'est fait l'écho le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, pour qui "s'assurer d'avoir une relation aussi rapprochée que possible" avec Londres est le "meilleur moyen d'éviter une frontière dure".

Après un petit-déjeuner centré sur le Brexit, les dirigeants débattront de l'avenir de la zone euro: une discussion "politique", promet la présidence française.

Emmanuel Macron tentera vendredi de convaincre les pays ayant adopté la monnaie unique de soutenir sa proposition d'adopter en juin une "feuille de route sur dix ans" pour la zone euro, en la dotant d'un budget spécifique afin de relancer des politiques européennes ambitieuses.

La France compte ensuite entrer dans le détail lors de réunions avec l'Allemagne en avril et mai pour ensuite déposer sur la table du sommet européen de juin une proposition forte de tout le poids du couple franco-allemand.

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