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Les plastiques à usage unique seront interdits dans les avions en 2021: qu'est-ce qui les remplacera?

C'est ce que l'Union européenne a décidé en votant une nouvelle directive cette année. Certaines compagnies aériennes ont déjà entrepris des démarches pour atteindre cet objectif alors que d'autres préparent un plan d'action. Les entreprises de restauration embarquée sont sceptiques quant à l'efficacité de cette nouvelle directive.

A bord des avions, il existe encore beaucoup de plastique à usage unique. Il suffit de regarder son plateau repas pour constater qu'il y a notamment les couverts, les récipients et les emballages de ces plateaux.

Dès 2021, ce plastique devrait disparaître pour laisser place à de nouvelles alternatives. En effet, l'Union européenne a adopté une nouvelle directive bannissant tout plastique à usage unique. Les compagnies aériennes ont donc encore trois ans pour s'y plier.

Certaines compagnies aériennes font déjà des efforts pour l'éliminer d'ici la fin de l'année. Le groupe TUI a déjà fait disparaître 140 millions d'objets en plastique en 2018. L'objectif est d'en éliminer 250 millions pour 2020. Pas seulement à bord des avions, aussi à l'aéroport et dans les hôtels.

Air France s'est quant à elle engagée depuis début juin à supprimer 1.300 tonnes de plastique à usage unique utilisé à bords de ses vols pour d'ici la fin de l'année. Depuis 2015, elle ne proposait plus de pailles. Elle souhaite in fine remplacer 100 millions de gobelets en plastique par des verres en carton et utiliser des matières recyclables pour les 85 millions de couverts. Ainsi, les 25 millions de bâtonnets feront place à des mélangeurs en bois.

D'autres compagnies aériennes comme la compagnies australienne Qantas ou encore Air Canada ont également pris des mesures pour éliminer le plastique, en proposant des alternatives.

Enfin, d'autres préparent encore un plan d'action pour très bientôt. C'est notamment le cas de Brussels Airlines.


Les entreprises de restauration embarquée sont sceptiques: "C'est quand même un produit très pratique, léger et solide"

Les entreprises de restauration embarquée vont quant à elle également se plier à l'interdiction de plastiques. Toutefois, elles restent relativement sceptiques quant à l'efficacité de cette mesure. Elles ont signalés qu'elles brûlaient déjà systématiquement le plastique qui avait été au contact de la nourriture. Ce plastique ne se retrouve donc pas dans la nature. Par ailleurs, pour ces sociétés de catering, bien que les alternatives au plastique existent (bambou, papier recyclé, couverts en amidon, gobelets en matériau compostable, etc.), elles sont plus lourdes (tout poids dans l’avion fait augmenter la consommation de CO2) et plus énergivores à détruire que le plastique.

Pour Fabio Gamba, directeur d'Airline Catering Association, entreprise qui représente les deux tiers du marché mondial de la restauration embarquée, le substitut idéal du plastique pour la restauration dans les avions n’existe pas encore. " C'est pas facile parce que si le plastique a été utilisé aussi fortement et aussi en masse qu'il l'a été, c'est quand même un produit extrêmement pratique, léger et solide. Lorsque vous prenez des matériaux plus denses, vous allez émettre plus de CO2", a t-il déclaré.

Par ailleurs, des précisions autour de cette mesure sont encore nécessaires. On ignore encore si les compagnies aériennes non européennes seront soumises à cette obligation. "Est ce qu'une compagnie américaine qui fait un vol New York - Paris est soumise à cette obligation ? On a posé la question à la Commission et on a pas vraiment eu de réponse", a rétorqué Fabio Gamba.


Premier vol sans plastique fin 2018

Le premier vol passagers sans aucun plastique à usage unique date du 26 décembre 2018. C'était lors du vol Lisbonne (Portugal) - Natal (Brésil), opéré par la société portugaise Hi Fly, qui loue des avions aux compagnies aériennes. Ainsi, les couverts, gobelets et autres brosses à dent en plastique ont été remplacés par des alternatives en bambou, des récipients compostables ou encore des emballages en papier. Ce n'est donc pas une mission impossible.

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