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La tension remonte d'un cran avec la Russie aux portes de l'Europe

D'un côté, des troupes russes arrivent au Belarus pour des manoeuvres "de préparation au combat". De l'autre, le Royaume-Uni livre des armes antichars à l'Ukraine.

Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a annoncé lundi de nouvelles manoeuvres conjointes avec la Russie en février, de premiers militaires russes ayant commencé à arriver au Bélarus sur fond de tensions avec l'Otan. "Nous avons prévu d'organiser ces exercices en février. Fixez la date exacte et faites-le savoir, que l'on ne nous reproche pas de faire venir des troupes à l'improviste et de quasiment partir en guerre", a déclaré M. Loukachenko lors d'une réunion avec des responsables du ministère de la Défense.

Dans le cadre de la première étape de l'inspection des forces russes et bélarusses en vue de ces manoeuvres, des soldats et des équipements militaires russes ont commencé à arriver au Bélarus, a précisé pour sa part le secrétaire du conseil de sécurité bélarusse, Alexandre Volfovitch, à l'agence de presse publique Belta.

Selon le président bélarusse, ces manoeuvres ont été décidées en décembre 2021 avec son homologue russe Vladimir Poutine, mais leur date n'avait pas encore été annoncée. Il n'a pas précisé combien de militaires y participeront. "Il devrait s'agir d'exercices normaux visant à élaborer un plan précis en cas de confrontation avec les forces venant de l'Ouest", a ajouté M. Loukachenko dans une vidéo diffusée sur une chaîne Telegram liée à la présidence bélarusse.

Ils seront baptisés "Détermination de l'union 2022", référence à l'alliance russo-bélarusse.

M. Loukachenko a justifié ces exercices par le renforcement du dispositif de l'Otan en Pologne et dans les pays Baltes, aux frontières de son pays, ainsi que par la situation en Ukraine.

Le Royaume-Uni va livrer des armes antichars légères à l'Ukraine, justement, a annoncé lundi soir au parlement le ministre de la Défense britannique Ben Wallace, dont l'objectif est de renforcer la capacité de défense du pays assiégé. "Il ne s'agit pas d'armes stratégiques et elles ne constituent pas une menace pour la Russie", a assuré le ministre. Quelques soldats britanniques formeront également l'armée ukrainienne.

Le ministre n'a pas spécifié quels modèles d'armes sont envoyés. Mais une première cargaison est partie lundi, selon lui. "L'Ukraine est tout à fait dans son droit pour défendre ses frontières", a ajouté M. Wallace, qui a aussi rappelé que les Britanniques ont entraîné plus de 22.000 soldats depuis 2015.

Le Kremlin a, dans une première réaction, qualifié cette livraison d'armes d'"extrêmement dangereuse" et a estimé que les Britanniques ne "contribuent pas à une réduction des tensions".

Les tensions n'ont cessé de croitre ces dernières semaines entre la Russie et les Occidentaux, qui accusent Moscou d'avoir massé des troupes en prévision d'une attaque contre l'Ukraine. Le président russe Vladimir Poutine a envoyé plus de 100.000 soldats dans la région frontalière avec l'Ukraine, qui craint une invasion. Moscou dément toute velléité belliqueuse et dénonce en retour le renforcement de l'Otan à ses frontières et le projet d'y intégrer l'Ukraine et la Géorgie, qu'elle considère comme faisant partie de sa sphère d'influence. Malgré une intensification des discussions diplomatiques depuis le début de l'année, celles-ci n'ont pas donné de résultats pour l'instant.

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