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Macédoine: Athènes et Skopje sont en quête d'un compromis "honorable", "sans humiliation"

(Belga) Skopje et Athènes sont en quête d'un compromis "honorable", "sans humiliation", pour résoudre le différend vieux d'un quart de siècle sur l'usage du mot "Macédoine", ont assuré vendredi à Skopje les chefs des deux diplomaties.

La Grèce dénie à son petit voisin le droit de s'appeler "Macédoine", considérant que ce nom ne peut se référer qu'à sa province septentrionale. Elle a longtemps reproché à Skopje d'entretenir des ambitions irrédentistes. En conséquence, dans les organisations internationales comme l'ONU, la Macédoine est désignée par un acronyme, ARYM (FYROM en anglais), pour "Ancienne république yougoslave de Macédoine". Autre point dur, l'héritage historique des deux pays, qui se disputent les rois antiques, Philippe de Macédoine et son fils Alexandre Le Grand. Les Grecs les considèrent comme leurs, quand les Macédoniens en ont fait des figures tutélaires de leur nation slave et orthodoxe. Une concession de la Macédoine sur ce point a d'ailleurs permis la visite officielle du ministre grec des Affaires étrangères Nikos Kotzias. Le Premier ministre macédonien, le social-démocrate Zoran Zaev, a accepté de débaptiser l'"aéroport Alexandre Le Grand", qui désormais s'appelle "aéroport international de Skopje". L'avion officiel grec de Nikos Kotzias, arrivé jeudi soir, était le premier à se poser à Skopje depuis douze ans. "Nous croyons en un compromis honorable, profitable aux deux parties. Dans un compromis honorable on ne peut pas avoir tout ce qu'on veut", a déclaré M. Kotzias à l'issue d'une rencontre avec son homologue macédonien Nikola Dimitrov, dans des propos rapportés par la presse grecque. "Nous devons surmonter le différend actuel, (...) ce qui n'est pas facile", a dit M. Dimitrov, dont le pays se voit jusqu'à présent fermer les portes de l'Otan et de l'Union européenne en raison d'un véto grec. Nikola Dimitrov a appelé à trouver une "solution commune", "digne" et "sans humiliation". Les solutions de compromis évoquées dans la presse des deux pays consistent en l'apposition d'un adjectif géographique au terme Macédoine, "Haute-Macédoine", "Nouvelle-Macédoine", "Macédoine du Nord"... Mais, en Grèce comme en Macédoine, les deux gouvernements sont confrontés à l'opposition des nationalistes qui refusent toute concession sur le sujet. Les deux ministres se rencontreront de nouveau le 30 mars à Vienne avec le médiateur des Nations unies sur ce sujet, Matthew Nimetz. (Belga)

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