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Macron défend le "non" français à l'ouverture des négociations avec Skopje et Tirana

(Belga) Emmanuel Macron a défendu et assumé, vendredi, l'opposition ferme de la France à l'ouverture de discussions d'adhésion à l'Union avec la Macédoine du Nord et l'Albanie. Faute d'unanimité, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE n'ont pu donner leur accord jeudi à l'entame d'une procédure d'adhésion formelle de ces deux pays.

La France fait très clairement partie des "plusieurs pays" qui sont réticents à l'élargissement vers Skopje et Tirana, a nuancé le jeune président en fin de sommet. Ceux qui font état d'une très large majorité des Etats membres qui sont en faveur de l'ouverture sont dans le faux, a assuré en substance Emmanuel Macron. "Il y avait bien une grande majorité en faveur de l'ouverture des négociations à la Macédoine du Nord. Mais autour de la table, hier, il y avait aussi une bonne moitié des Etats membres qui ne voulaient pas que l'Albanie rentre". Pas question cependant de séparer les deux dossiers, il s'agirait d'une "faute funeste" selon M. Macron, qui avance le souci de maintenir une fragile stabilité régionale, entre autres. Pour la France, c'est donc un "non" clair pour le duo, dans l'état actuel des choses. Le pays veut d'ailleurs que l'on considère d'abord une réforme du processus d'élargissement, jugé "trop bureaucratique" et qui "ne parle plus aux peuples", avant d'envisager un nouvel élargissement. Il doit par ailleurs "absolument être réversible". L'Europe s'est inscrite dans un esprit d'élargissement coûte que coûte, a regretté le président de l'Hexagone. Or, "ça ne fonctionnait pas très bien à 28, ça ne fonctionnera pas très bien à 27 et je ne suis pas sûr que cela fonctionnera mieux avec une Europe élargie". Le président sortant de la Commission Jean-Claude Juncker a regretté vendredi ce qu'il considère être une "lourde erreur historique" de la part du Conseil européen. L'Union doit garder une attitude cohérente après avoir exigé de Skopje et Tirana de profondes réformes au préalable avec la promesse d'entamer des négociations d'adhésion, ont souligné plusieurs voix critiques. La nécessité d'investir la région des Balkans occidentaux pour éviter qu'elle ne tombe sous l'influence grandissante d'autres puissances est aussi régulièrement mise en avant par ceux qui déplorent le blocage. Ceux qui s'inquiètent des pions placés par "la Turquie, la Chine ou la Russie" se voilent la face, a semblé répondre M. Macron. "Je les invite à aller dans les pays où la négociation a été ouverte. (...) Cette influence est (déjà) là". (Belga)

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