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Mère infanticide à Bordeaux: le mari s'explique, les filles soutiennent leur maman

Décrit comme un amoureux "obsessionnel" et "violent" qui la tyrannisait, mais totalement disculpé par l'instruction, le mari de Ramona Canete, jugée pour le meurtre de ses cinq nouveaux-nés, s'est défendu mardi devant la cour d'assises de Bordeaux tandis que ses deux filles ont soutenu leur maman.

Au deuxième jour du procès de la mère, le président Jérôme Hars a fait projeter dans un silence pesant des clichés du dernier nourrisson retrouvé mort au domicile familial, découverte macabre qui a mené à la découverte de quatre autres dans un congélateur de la maison familiale, à Louchats (Gironde) le 19 mars 2015.

"Encore aujourd'hui je ne sais pas pourquoi elle a fait ça", a déclaré à la barre Juan Carlos Canete, ouvrier agricole de 42 ans. Initialement mis en cause pour "non dénonciation de crimes" et "recel de cadavres", il a bénéficié d'un non lieu et s'est porté partie civile.

Depuis la découverte macabre des cinq nourrissons, dont il est le père, il affirme n'avoir jamais rien su des grossesses de Ramona menées à termes entre 2005 et 2015.

Les prises de poids, les changements physiques de Ramona -- remarqués par les proches -- les vêtements amples que cette femme menue portait occasionnellement? Ou encore la sensation en embrassant sa femme que "quelque chose bougeait dans son ventre" ? Autant d'indices qui auraient dû alerter "un mari aussi attentif que lui", a relevé l'avocat général Xavier Chavigné.

"J'étais à des années lumières de penser que c'était possible", s'est défendu M. Canete.

"Je l'aimais par dessus tout (...) mais peut-être que je l'ai mal aimée", a fini par admettre cet époux dévoré par un amour "obsessionnel", "hors normes et total", selon un expert psychiatre.

"Je ne l'ai jamais vue heureuse" dans son couple, "toujours craintive", témoignera la soeur aînée de l'accusée, Espérance Hernandez.

Puis les deux filles de Ramona Canete, seule sur le banc des accusés, sont venues à la barre soutenir leur maman. "C'est une mère parfaite", ont-elles lâché dans un sanglot.

"Pas de colère envers elle?", demande l'un des avocats de la défense. "Non jamais, je l'aime et elle me manque", chuchote la cadette Adriana, 17 ans. C'est elle qui a trouvé le corps sans vie de son petit frère dans un sac isotherme.

"Ma mère m'a toujours soutenue et si j'ai eu la force de continuer mes études c'est grâce à elle; je veux qu'elle sache que je ne lui en voudrais jamais", sanglote Andrea, 19 ans.

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