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Migrants à bord du Sea-Watch 3: Macron appelle à une solution "humaine"

Le président français Emmanuel Macron a estimé mardi qu'il y avait besoin "de solutions humaines" pour les opérations de secours de migrants en Méditerranée, comme pour le navire Sea-Watch 3 bloqué près de l'Italie avec 47 migrants depuis 10 jours.

M. Macron a estimé que ces migrants devraient être débarqués dans le port le plus proche, dans ce cas "en Italie", lors de la conférence de presse à l'issue du sommet de sept pays européens du Sud à Nicosie, en présence du chef du gouvernement italien Giuseppe Conte.

Il a plaidé pour un partage de la prise en charge des migrants ensuite, affirmant que la France y est engagée, y compris pour ce navire, alors que des tensions sont apparues ces derniers mois entre Rome et Paris sur la question des migrations.

Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini avait déclaré plus tôt dans la journée que les migrants secourus par le Sea-Watch après être partis de Libye ne pourraient débarquer en Italie que s'ils partaient ensuite vers l'Allemagne, d'où est originaire l'ONG Sea-Watch, ou vers les Pays-Bas, le navire battant pavillon néerlandais.

"Je souhaite que puissent être appliqués les trois principes que la France a toujours défendus: le premier c'est le respect du droit international maritime, le débarquement dans le port le plus sûr le plus proche, ici en Italie", a déclaré le chef de l'Etat français.

"Le deuxième c'est un partage de la prise en charge, la France l'a toujours fait, dans un cadre européen, nous y sommes prêts et je souhaite m'y engager très clairement ce soir, en ce qui concerne ce navire et je veux que ce soit très clair pour nos amis italiens", a-t-il ajouté.

Il a également rappelé l'importance du troisième principe, consistant à lutter contre les passeurs en Méditerranée.

Et, remerciant Malte pour avoir contribué dans d'autres drames similaires à "des solutions humaines", il a rappelé: "plus que jamais nous en avons besoin".

- "responsabilité partagée" -

Une source proche de la délégation française a indiqué à l'AFP que la future répartition des migrants à bord du Sea-Watch était discutée au niveau de la Commission européenne et des partenaires concernés.

De son côté, M. Conte n'a pas indiqué clairement lors de la conférence de presse ce que ferait son pays au sujet de ce navire, autorisé à mouiller proche des côtes siciliennes en raison du mauvais temps.

"C'est un cas qui (...) démontre l'incapacité de gérer avec un mécanisme commun européen ce phénomène", a-t-il estimé en remerciant les "pays amis" prêts à accueillir des migrants.

Selon des médias italiens, il devrait avoir une réunion à ce sujet dans la soirée avec les ministres de l'Intérieur Matteo Salvini et Luigi Di Maio, chef de file du M5S, parti antisystème.

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a demandé mardi au gouvernement italien de "prendre toutes les mesures nécessaires, aussi rapidement que possible", pour apporter aux migrants à bord du Sea-Watch 3 des soins médicaux, de l'eau et de la nourriture.

A Chypre, M. Conte a insisté sur la nécessité "d'une responsabilité partagée" pour gérer les arrivées de migrants dans l'Union européenne.

"L'Europe risque d'imploser parce qu'elle traîne pour trouver des solutions aux problèmes" et "parce qu'elle ne trouve pas de solutions pour partager", a-t-il déploré selon la traduction officielle de ses propos.

Dans leur déclaration finale à l'issue du sommet, les sept pays européens du Sud --Italie, Grèce, Chypre, Malte, Espagne, Portugal, France-- ont réaffirmé la nécessité de mettre en place des mécanismes opérationnels de répartition des personnes ayant droit à l'asile.

Un total de 2.275 migrants sont morts ou portés disparus en Méditerranée en tentant de rejoindre l'Europe en 2018, selon des chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés actualisés le 21 janvier, même si le nombre total d'arrivées sur le continent européen a beaucoup baissé par rapport à 2017.

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