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Traversée de migrants: la France n'a "pas de leçons à recevoir des Britanniques"

"Nous n'avons pas de leçons à recevoir des Britanniques" sur la gestion par la France des migrants qui veulent rejoindre la Grande-Bretagne, s'est exclamé lundi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui s'entretiendra dans la journée avec son homologue d'outre-Manche.

Les Britanniques "doivent arrêter de nous prendre pour des punching balls de politique intérieure", a ajouté sur CNews le ministre.

Alors qu'il était prévu que Priti Patel vienne à Paris pour y rencontrer à 19H00 son homologue français, l'attentat de Liverpool a bouleversé l'agenda de la ministre britannique; la discussion entre les deux responsables aura donc lieu en visioconférence, a-t-on appris dans l'entourage de M. Darmanin.

"Nous ne sommes ni leurs collaborateurs, ni leurs supplétifs", a dit encore sur CNews le ministre de l'Intérieur.

Gérald Darmanin a fait valoir que la situation à Calais, où des migrants sont massés dans l'espoir de gagner la Grande-Bretagne, était le fait du gouvernement de Boris Johnson.

"Je rappellerai à mon homologue britannique, a-t-il dit, que les ONG qui empêchent la police et la gendarmerie de travailler, ce sont des ONG en grande partie britanniques avec des citoyens britanniques qui sont sur le sol français et font de l'agit-prop".

Il a fait valoir en outre que "les passeurs, qui organisent des réseaux et exploitent des femmes et des enfants (...) sont très souvent en Grande-Bretagne".

Enfin, M. Darmanin a critiqué le "marché du travail qui en Grande-Bretagne fonctionne en grande partie grâce à une armée de réserve, comme dirait Karl Marx, des gens irréguliers qui peuvent travailler à bas coût". "Si les Britanniques changeaient très fortement leur législation - ils l'ont fait, mais pas assez - les gens ne seraient plus à Calais ou à Dunkerque", a-t-il souligné.

"C'est nous qui subissons la politique britannique. Il ne faut pas inverser les rôles", a lancé le ministre de l'Intérieur.

Le porte-parole du Premier ministre britannique a assuré lundi que le gouvernement de Boris Johnson voulait "travailler de manière constructive" à la "recherche d'une solution".

Vendredi, la tension s'était accrue entre Londres et Paris, après que le nombre de traversées illégales de la Manche a atteint un record la veille avec au total 1.185 migrants ayant réussi à atteindre le sol britannique, selon le ministère britannique de l'Intérieur.

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