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Mondial de hand: Sagosen, le roi du Nord

Grand, puissant mais surtout intelligent: l'arrière gauche ou demi-centre Sander Sagosen, devenu à 25 ans l'un des meilleurs handballeurs du monde, est le leader d'une Norvège favorite face à la France jeudi lors de la 1re journée du Mondial en Egypte.

"Le roi du Nord", son surnom que les médias norvégiens sont allés puiser dans la série Game of Thrones, arrive en Egypte après avoir conquis l'Europe avec Kiel, son nouveau club, fin décembre au Final Four de Cologne. Son premier grand titre, auquel il pourrait accoler un sacre mondial le 31 janvier au Caire tant la Norvège, finaliste des deux dernières éditions, semble un navire solide avec un tel capitaine.

Le surdoué de Trondheim, âgé de 25 ans, ne dévie pas de sa trajectoire, tracée dès 2016 avec une distinction comme meilleur demi-centre de l'Euro et une quatrième place pour la sélection. Et s'il a échoué deux années de suite avec le PSG en Ligue des champions, il a enfin débloqué le compteur dès son arrivée en Allemagne, après avoir disputé le début de la compétition continentale, interrompue par la pandémie, avec son ex-club parisien.

- Compétiteur né -

Si Sagosen (1,95 m pour 95 kg) est "l'un des meilleurs joueurs du monde", selon son ex-entraîneur parisien Raul Gonzalez, c'est "surtout pour sa mentalité de compétiteur, non seulement en match mais aussi aux entraînements", estime le technicien espagnol dans un entretien à l'AFP. "En cela, il ressemble beaucoup à Nikola Karabatic", son vis-à-vis français et ex-coéquipier parisien qui, blessé, sera le grand absent du choc entre prétendants au trône jeudi.

Fils d'un international norvégien au poste de gardien, biberonné dès le plus jeune âge aux séances vidéo, Sander Sagosen, après avoir longtemps hésité à opter pour le football, a décidé de "devenir le meilleur au monde".

De l'arrogance? Non, de la méthode saupoudrée d'une franchise toute scandinave. La même avec laquelle il a qualifié de "farce", au journal VG, les mesures sanitaires appliquées au sein des bulles du Mondial égyptien.

"Pour moi, il s'agit juste de bien m'entraîner et de poursuivre mon développement. De toujours avancer", disait-il lors de l'Euro 2020 pendant lequel son rendement a été colossal: record de buts dans un Euro (65), plus 53 passes décisives qui en font le joueur impliqué dans le plus de buts de ce dernier tournoi majeur.

- Maintenir le rythme -

Déjà au firmament, Sagosen "va encore progresser dans les prochaines années, car il est encore jeune", souligne Gonzalez pour qui le principal défi du Norvégien se situe là. "Arriver à ce niveau est compliqué, le maintenir est compliqué parce qu'il y a tellement de tournois, de championnats, de rencontres..."

Et si la pépite nordique peut encore briller davantage, et faire briller le collectif, c'est grâce à une tête bien faite. Sa lecture du jeu et son sens de l'anticipation lui donnent une telle marge d'avance sur l'adversaire que des chercheurs norvégiens ont analysé sa vue l'été passé. "Il a une capacité extrême à devancer tout ce qui survient dans le match, souvent avec plusieurs coups d'avance", estime le coach norvégien Christian Berge.

"Quand tu joues comme lui, tu tires comme lui, c'est le fait d'être malin qui fait la différence", estime Gonzalez, admiratif de sa capacité à "savoir lire le jeu et faire des choses que les autres ne sont pas capables de voir. Il est intelligent, il a beaucoup d'expérience, il a tout".

Sauf un titre de champion de monde. Mais ça, Sagosen réfléchit déjà à la façon de se l'approprier.

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