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Mondial de rugby: l'Anglais Farrell, de tête brûlée à tête froide

Auparavant il perdait parfois le contrôle sur le terrain, mais Owen Farrell est devenu, au fil des années et la charge de capitaine aidant, un leader qui guide par son sang-froidLe ce l'Angleterre, opposée à l'Afrique du Sud en finale de Coupe du monde samedi à Yokohama.

Bon sang ne saurait mentir. Fils de l'ancienne star du rugby à XIII et quinziste Andy Farrell, biberonné au ballon ovale par son père dès sa plus tendre enfance, Owen Farrell (28 ans, 78 sél. plus quatre avec les Lions britanniques et irlandais) était probablement destiné à devenir le capitaine du XV de la Rose.

Capitaine de plusieurs équipes de jeunes anglaises, dont les moins de 20 ans vice-champions du monde 2011 après avoir réalisé le Grand Chelem dans le Tournoi des six nations, plus jeune joueur à débuter chez les professionnels, avec les Saracens peu après ses 17 ans en 2008, international à 20 ans (mars 2012), son destin était tout tracé.

Il a pourtant dû attendre l'année 2018 pour devenir le capitaine du XV de la Rose, en mars contre le XV de France dans le Tournoi (défaite 22-16), pour succéder à Dylan Hartley, après avoir partagé avec lui la charge lors des premières années du mandat d'Eddie Jones.

Et il s'est imposé comme un de ses leaders dans le jeu -- qu'il soit placé à l'ouverture ou, comme samedi, au centre--, et dans l'attitude. Il a ainsi donné le ton avant la demi-finale contre la Nouvelle-Zélande (19-7), fixant du regard et adressant des clins d'oeil à Aaron Smith pendant qu'il défiait, avec ses coéquipiers, le haka all black.

C'est aussi lui qui, en quarts de finale, a rameuté son équipe sous les poteaux pour lui indiquer clairement et calmement la marche à suivre après l'essai inscrit par l'Australie en début de seconde période, la ramenant à une longueur de l'Angleterre. Elle n'encaissera ensuite aucun point pour signer une victoire éclatante (40-16).

- "Un homme différent" -

Farrell n'a pourtant pas toujours fait preuve d'autant de sang-froid. Dans le passé, il s'est souvent impliqué dans des échauffourées, comme celle qui l'a opposé au Sud-Africain Schalk Brits en 2013 avec l'Angleterre face aux Barbarians Britanniques.

Ou faisant preuve d'un excès d'engagement dans son jeu, notamment par sa technique de plaquage, agressive et épaule en avant, inspirée du rugby à XIII. Elle avait par exemple failli coûter la victoire au XV de la Rose lors de sa dernière confrontation avec les Springboks, en novembre dernier à Twickenham (12-11).

Mais, l'âge avançant, Farrell est devenu plus tempéré, un changement noté par Billy Vunipola, son coéquipier au sein du XV d'Angleterre et des Saracens, avec lesquels il domine l'Angleterre et l'Europe (titres en 2016, 2017 et 2019).

"Le gros truc chez +Faz+, c'est le calme qu'il a mis dans son jeu. Vous pouvez probablement l'entendre souvent crier sur le terrain, mais dès qu'il y a un arrêt de jeu, il devient un homme différent. Il diffuse du calme tout autour de lui", souligne le troisième ligne centre.

Le terme est revenu dans la bouche de Farrell après la demi-finale remportée haut la main contre les All Blacks: "Nous étions calmes. Nous sentions que nous contrôlions ce que nous faisions. Nous n'avons jamais été aussi calmes qu'après qu'ils aient marqué" l'essai d'Ardie Savea, en milieu de seconde période, ramenant la Nouvelle-Zélande à sept points. Le capitaine y était probablement pour beaucoup.

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