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Mondial de rugby: "les Sud-Africains n'abandonnent jamais", promet Erasmus

Le sélectionneur des Springboks Rassie Erasmus a assuré que "les Sud-Africains n'abandonnent jamais" et que c'est cette volonté, avec "la fraîcheur" de ses joueurs, qui a permis la victoire en finale de la Coupe du monde samedi face à l'Angleterre (32-12).

Q: Vous étiez la première équipe arrivée au Japon. Vous êtes la dernière à partir...

R: "On avait décidé, bien avant le Rugby Championship, qu'on allait passer du temps ensemble. Je ne dirais pas que c'était un sacrifice mais on avait besoin de temps ensemble pour avoir une chance. On était tellement en retard par rapport aux autres équipes... On a vu tout ça comme un incroyable honneur, pour essayer de remporter la Coupe du monde. C'est notre dix-neuvième semaine. La vingtième sera celle de la tournée du trophée en Afrique du Sud. On est fiers. On sait qu'on a eu besoin d'un peu de chance mais pas mal de gens avaient prédit qu'on y arriverait pas. Mais les Sud-Africains n'abandonnent jamais."

Q: Quel était le secret pour dominer la mêlée anglaise à ce point?

R: (il souffle) "Je m'étais promis de ne pas passer pour un donneur de leçons, je sais que cela peut agacer les gens. Je ne suis pas un petit malin. C'est une retombée de la façon dont on a géré les cinq derniers matches. On a essayé de conserver les joueurs frais... Prenez les piliers qu'on a affrontés, ils avaient tous plus ou moins le même temps de jeu. Si vous comparez aux Anglais, les leurs ont joué 60-70 minutes avant. Nous, on remplaçait nos gars au bout de 40-50 minutes. Si vous prenez en compte l'ensemble d'une Coupe du monde, sur six ou sept semaines, alors, évidemment, en quarts, en demies... cela commence à se faire sentir. J'ai essayé de l'expliquer avant mais, selon moi, cela fait partie de la gestion des joueurs. Et ça nous a servi, notamment en terme de fatigue. Nos joueurs étaient juste un peu plus frais."

Q: L'Afrique du Sud, déjà sacrée en 1995 et 2007, va-t-elle devoir attendre encore douze ans pour être championne du monde à nouveau?

R: "Quand je suis arrivé en poste, il y a un an et demi, deux ans, on avait 618 jours avant la Coupe du monde et on s'est préparés pour la gagner. Il nous reste désormais 614 jours avant la venue des Lions britanniques et irlandais en Afrique du Sud (juin 2021) et on va commencer à se préparer dès maintenant. Il y a aussi le Rugby Championship et le Super Rugby... Ce qu'on essaie de faire, c'est rester cohérent: en 2018, pour nous, c'était les montagnes russes. Cette année, on a joué douze matches, on n'en a perdu qu'un. Oui, on a la Coupe du monde mais bon... Perdez le premier test et tout le monde aura oublié."

Q: Comment avez-vous vécu toute la pression autour de cette équipe?

R: "C'était ma première Coupe du monde comme sélectionneur. Le premier match face aux All Blacks (défaite 23-13, ndlr) était un véritable test pour nous, pour voir comment on allait soutenir la pression. Cette semaine-là, on a été horribles: on était tendus, on s'est empêché de parler de certaines choses et la préparation n'était pas bonne. Mais ça nous a servi pour les quarts et les demies. En Afrique du Sud, la pression, c'est de ne pas avoir de boulot, c'est avoir un proche qui se fait tuer... Le rugby ne devrait pas créer de pression mais plutôt de l'espoir. C'est un privilège, pas un fardeau. L'espoir, c'est quand vous jouez bien et que les gens viennent vous voir jouer, qu'ils regardent le match autour d'un bon braai (un barbecue sud-africain, NDLR)... peu importe les différences politiques ou religieuses, pendant ces 80 minutes, vous oubliez. C'est comme ça qu'on a abordé cette pression."

Propos recueillis en conférence de presse

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