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Naufrage dans la Manche: la justice veut "identifier le conducteur"

Quatorze migrants, rescapés du naufrage qui a fait quatre morts mardi dans la Manche, "ont été ou sont en train d'être entendus", en garde à vue, afin d'identifier de potentiels responsables dont le pilote, a indiqué mercredi le procureur de Dunkerque.

Mardi, deux enfants de 5 et 8 ans, une femme et un homme avaient trouvé la mort en tentant de rejoindre les côtes anglaises à bord d'un bâteau de "pêche-promenade", "rigide et à moteur", selon les premiers éléments de l'enquête.

Parmi les 15 rescapés secourus, "une personne nécessite toujours des soins, et n'a pas pu être entendue", a indiqué à l'AFP le procureur de Dunkerque, Sébastien Piève.

"Comme habituellement pour ce type d'infraction, les 14 autres, tous majeurs ou adolescents âgés de plus de 16 ans, ont été pris en charge par la police aux frontières" et placés en garde à vue, a-t-il dit.

"Il s'agit d'établir s'ils sont des victimes ou des passeurs (...) et d'identifier de possibles mis en cause, en particulier le conducteur de ce bateau", a poursuivi le procureur. Certaines gardes à vue vont être progressivement levées pour ne conserver que de potentiels suspects et "envisager jeudi un ou plusieurs déferrements".

Selon des témoignages, les victimes décédées "pourraient appartenir à une même famille", qui se serait "retrouvée dans la cabine" au moment du naufrage, mais cela "reste hypothétique" selon le procureur.

Certaines déclarations font état de "22 personnes à bord au total, ce qui signifierait que trois personnes sont toujours manquantes, dont un enfant en bas âge", a-t-il ajouté, estimant qu'il "pourrait s'agir du troisième enfant de la famille décédée".

"Nous formons l'hypothèse que ces personnes - qui se déclarent essentiellement Kurdes de nationalité iranienne, et pour certains Kurdes irakiens - sont partis du camp de Grande-Synthe, auraient été conduits par des passeurs jusqu'à une plage proche (...) puis auraient navigué une quarantaine de minutes avant de se retourner" en raison du mauvais temps, a-t-il détaillé. "Tous n'auraient pas eu de gilets de sauvetage".

Portant à sept le nombre de migrants morts dans la Manche en 2020, le naufrage de mardi est le plus grave drame migratoire survenu dans ces eaux, où les tentatives de traversées se multiplient malgré les dangers.

Entre le 1er janvier et le 31 août, 6.200 migrants y ont tenté leur chance, selon les chiffres officiels.

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