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Priti Patel, une ultra-conservatrice et pro-Brexit au ministère de l'Intérieur

Avocate d'un Brexit dur, Priti Patel, la nouvelle ministre de l'Intérieur, affiche des positions très conservatrices sur les questions de société et d'immigration, suscitant l'inquiétude des associations de défense des droits humains.

Cette femme de 47 ans fait son retour au gouvernement près de deux ans après avoir été limogée, accusée d'avoir mené une diplomatie parallèle avec Israël.

Le nouveau Premier ministre Boris Johnson l'a remarquée quand elle a défendu à ses côtés le vote pour le Brexit lors du référendum de 2016.

En arrivant au ministère de l'Intérieur, ou "Home Office", elle décroche un poste très convoité au sein du nouveau gouvernement de Sa Majesté, qui s'est réuni pour la première fois jeudi.

Ses attributions comprennent le contre-terrorisme, l'immigration, la criminalité, la police et les questions liées à la drogue.

Etoile montante des Tories, Priti Patel a défendu jusqu'à présent des convictions très conservatrices.

Elle a notamment voté contre le mariage des personnes homosexuelles et a un temps soutenu la peine de mort avant de faire machine arrière.

La nouvelle ministre a promis de faire "tout ce qui est en (son) pouvoir pour garantir la sécurité de notre pays, de notre population et aussi pour combattre le fléau que constitue la criminalité que nous voyons dans nos rues".

Mais sa désignation inquiète les associations de défense des droits humains. "Les positions passées de Priti Patel n'inspirent pas confiance mais nous lui demandons de nous donner tort", affirme Satbir Singh, directeur général d'une association d'aide aux immigrés, interrogé par le quotidien de gauche The Guardian.

- Admiration pour Thatcher -

Mme Patel avait critiqué sans concession l'accord de divorce avec l'UE négocié par la Première ministre sortante Theresa May avec Bruxelles. Elle voté trois fois contre cet accord au Parlement et a de ce fait contribué à la chute de Mme May et à l'arrivée au pouvoir de Boris Johnson.

Partisane du libéralisme en économie, Priti Patel ne cache pas son admiration pour Margaret Thatcher. La bannière de son compte twitter est d'ailleurs illustrée d'une photo de la "Dame de Fer" aux côtés du président américain Ronald Reagan dans les années 1980.

Ses parents sont des Indiens de l'Etat de Gujarat (nord-ouest) qui se sont installés en Ouganda. Juste avant l'expulsion des asiatiques du pays décidée par le dictateur Amin Dada, ils ont émigré dans les années 1980 au Royaume-Uni, où ils ont monté une chaîne de magasins de journaux.

Priti Patel a étudié l'économie à l'Université de Keele (centre de l'Angleterre) et la vie politique britannique à l'Université d'Essex (sud-est).

Elle a ensuite rejoint le service de presse de l'éphémère Parti du référendum (anti-UE) pour les élections législatives de 1997 puis a intégré celui du chef de l'opposition conservatrice William Hague.

En 2000, elle passe dans le privé pour travailler au sein de la société de communication Weber Shandwick puis pour le géant britannique des spiritueux Diageo.

Par la suite, David Cameron, nouveau leader des conservateurs, lui suggère de se présenter comme députée en lui proposant le siège acquis à la droite de Witham dans l'Essex aux élections de 2010.

En 2014, elle devient secrétaire au Trésor puis après les élections de 2015 elle monte en grade en devenant secrétaire d'Etat à l'Emploi.

Arrivée au pouvoir en juillet 2016 dans la foulée du vote pour le Brexit, Theresa May lui confie le poste de secrétaire d'Etat au Développement international, mais tout s'arrête brutalement en novembre 2017.

Priti Patel est contrainte de présenter ses excuses pour avoir tenu 12 réunions durant des vacances en famille en Israël en août 2017, y compris avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, sans en avoir informé le gouvernement britannique au préalable.

De son propre aveu, elle est "loin d'avoir été à la hauteur" de ce qui est attendu d'un membre du gouvernement.

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