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Procès "Aderlass": l'infirmière du Dr Schmidt dévoile des coulisses du dopage

L'infirmière qui effectuait les transfusions sanguines aux sportifs clients du Dr Mark Schmidt a dévoilé vendredi quelques détails sur le mode opératoire du vaste réseau de dopage "Aderlass", dont le procès s'est ouvert mercredi à Munich.

Le médecin, principal accusé, comparaît avec quatre complices dont l'infirmière Diana S., qui était à la barre vendredi. La justice a identifié pour l'instant 23 de leurs clients, dans le cyclisme et les sports d'hiver d'endurance.

Pour gagner un peu d'argent, Diana S. a raconté avoir parcouru l'Europe en voiture. Elle allait prélever ou transfuser du sang, parfois dans des chambres d'hôtel, parfois sur le siège arrière d'un véhicule.

Cette mère célibataire de trois enfants a affirmé, en pleurant souvent, qu'elle avait eu mauvaise conscience tout au long de sa collaboration avec le médecin allemand, qui aurait débuté selon elle en 2017.

"J'avais des problèmes d'argent, mais j'ai voulu arrêter plusieurs fois", a-t-elle lâché, selon des médias allemands présents au procès. "Je lui ai dit que j'étais trop nerveuse et que j'avais trop peur, je partais toujours avec la panique. Mais il avait toujours le même argument: il m'avait aidée".

A plusieurs reprises, elle s'est rendue à l'étranger avec la voiture du médecin, équipée du matériel nécessaire à la conservation du sang. "Une fois, a-t-elle raconté, la centrifugeuse faisait tellement de bruit qu'on avait mis des matelas contre la porte et la fenêtre de la chambre d'hôtel pour ne pas attirer l'attention".

Elle avait ordre de jeter dans une décharge les restes de ses manipulations lors de ses voyages de retour, le plus loin possible du lieu de l'opération, et se débarrassant séparément des sachets de sang et des étiquettes autocollantes.

Le Dr Schmidt, a-t-elle dit, la rémunérait 200 euros par opération. Elle recevait des instructions précises par messagerie sur son téléphone: on lui indiquait où se rentre, avec quelle voiture, à qui retirer ou injecter du sang et en quelle quantité.

Selon l'acte d'accusation, le Dr Schmidt, 42 ans, en détention préventive depuis 16 mois, a dopé des sportifs depuis au moins 2011.

L'affaire a éclaté publiquement le 27 février 2019, lorsque la police autrichienne a procédé à une spectaculaire descente sur le site des Championnats du monde de ski nordique, dans le Tyrol. Cinq athlètes ont été arrêtés sur le champ et Mark Schmidt a été interpellé le même jour par la police allemande à Erfurt (centre).

La prochaine audience est programmée mardi.

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